14ème législature

Question N° 18339
de M. Michel Lefait (Socialiste, républicain et citoyen - Pas-de-Calais )
Question écrite
Ministère interrogé > Handicapés
Ministère attributaire > Handicapés

Rubrique > sécurité routière

Tête d'analyse > permis de conduire

Analyse > auto-écoles. tarifs. handicapés.

Question publiée au JO le : 12/02/2013 page : 1493
Réponse publiée au JO le : 08/04/2014 page : 3244

Texte de la question

M. Michel Lefait appelle l'attention de Mme la ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, sur les tarifs majorés des cours de conduite en auto-écoles à destination des personnes en situation de handicap. Les auto-écoles sont amenées à répercuter sur le prix des leçons les surcoûts liés à l'adaptation du véhicule et à la formation des moniteurs ou encore aux coûts liés à un véhicule qui n'est pas utilisé à temps plein. Alors même qu'il est déjà compliqué de trouver des auto-écoles possédant un véhicule adapté et un moniteur formé à la conduite adaptée, les personnes en situation de handicap se sentent victimes d'une double peine lorsque le coût des cours est supérieur de 25 % au coût des cours des autres candidats. Des aides existent, comme celles de l'Agefiph apportées aux travailleurs handicapés ou encore la prestation de compensation du handicap (PCH) pour surcoût exceptionnel, mais les critères d'éligibilité sont très stricts et ne couvrent pas l'ensemble des surcoûts. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures que compte prendre son ministère afin de garantir l'égalité d'accès à l'épreuve du permis de conduire.

Texte de la réponse

Une enquête réalisée en 2008 par la délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) montrait qu'une cinquantaine d'école de conduite seulement disposaient à cette date, au plan national, d'un véhicule adapté à la conduite pour des personnes handicapées. Toutefois, l'arrêté du 8 janvier 2001 relatif à l'exploitation des établissements d'enseignement, à titre onéreux, de la conduite des véhicules à moteur et de la sécurité routière permet aux personnes handicapées de l'appareil locomoteur, de se former à bord d'un véhicule fourni par elles-mêmes et spécialement adapté à leur handicap, après avis favorable du délégué au permis de conduire et à la sécurité routière. Par ailleurs, le centre de ressources et d'innovation mobilité handicap (CEREMH), association reconnue d'intérêt général, a pour mission de favoriser la mobilité pour tous à tous les âges de la vie. Son rôle est d'informer et d'orienter des personnes en situation de handicap souhaitant obtenir ou régulariser leur permis de conduire vers des centres d'évaluation à la conduite et des auto-écoles équipées à cet effet (www. ceremh. org). S'agissant du financement de la formation au permis de conduire, les personnes en situation de handicap peuvent solliciter des aides spécifiques auprès d'organismes tels que l'association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (AGEFIPH) ou le fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP). La maison départementale des personnes handicapées (MDPH), guichet unique au plan local d'accueil, d'information, d'orientation et d'accompagnement des personnes handicapées, est en mesure de leur apporter les informations adéquates. Les personnes handicapées sont également éligibles aux différents dispositifs mis en oeuvre par l'Etat et les collectivités territoriales destinés à faciliter le financement de la formation indispensable à l'obtention du permis de conduire, dont notamment : - Le « permis à un euro par jour », qui permet aux jeunes de 16 à 25 ans révolus d'échelonner le coût de la formation au permis de conduire de la catégorie B ou de la catégorie A, grâce à un prêt à taux zéro dont les intérêts sont pris en charge par l'Etat. Depuis 2010, le fonds de cohésion sociale prend en charge la caution du prêt pour le « permis à un euro par jour » pour les jeunes exclus du crédit bancaire et inscrits dans une démarche de formation ou d'accès à l'emploi. - La « bourse au permis de conduire ». Ce dispositif, librement mis en place par les communes ou les structures intercommunales, après décision de leur assemblée délibérante, consiste en la prise en charge d'une partie du coût du permis de conduire par les collectivités concernées en échange d'une activité d'intérêt collectif effectuée par les jeunes de 18 à 25 ans. - Enfin, les conseils généraux ou régionaux, peuvent également, au titre de leurs compétences, apporter des solutions au besoin de financement de la formation en vue de l'obtention du permis de conduire, étant précisé que les différentes aides des collectivités territoriales peuvent se combiner avec le dispositif du « permis à un euro par jour ». S'agissant de la prestation de compensation du handicap (PCH), elle permet de financer, au titre des aides exceptionnelles, les surcoûts pour passer le permis de conduire sur un véhicule aménagé, lorsque l'heure de conduite sur véhicule aménagé est plus chère que l'heure de conduite sur véhicule standard. La PCH permet de couvrir ces surcoûts dans la limite de 1 800 € sur 3 ans.