Question de : M. Lucien Degauchy
Oise (5e circonscription) - Les Républicains

M. Lucien Degauchy attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur l'urgence qu'il y aurait à revoir l'obtention d'un permis blanc. En effet, même si dans les textes la suspension du permis de conduire peut être aménagée, le permis blanc n'est pratiquement jamais obtenu ; cette possibilité n'est d'ailleurs pas un droit mais une simple faveur accordée ou non par le magistrat sans qu'il ait à motiver sa décision. De nombreux automobilistes, contraints d'utiliser leur véhicule dans le cadre de leurs déplacements professionnels, sont ainsi privés de permis alors que les infractions pour lesquelles ils ont été verbalisées sont de petites infractions (moins de 20km/h hors agglomération),mais répétées jusqu'à perdre la totalité de leurs points. Aussi il lui demande si, dans cette situation, il serait possible de simplifier la procédure d'obtention d'un permis blanc.

Réponse publiée le 24 septembre 2013

Le « permis blanc », c'est-à-dire la possibilité donnée au juge judiciaire de fixer des périodes d'autorisation de conduite pour les conducteurs ayant été condamnés à une peine de suspension du permis de conduire, peut être accordé dans trois cas. Tout d'abord le juge peut procéder à un aménagement de la peine. La conduite sera, par exemple, autorisée en semaine durant certaines plages horaires, et interdite le week-end. La peine peut aussi être fractionnée. La suspension ne s'applique alors que certains jours. Par exemple, la suspension est répartie sur plusieurs week-ends précisés par le juge. Enfin, la peine peut être différée. La suspension ne s'applique dans ce cas pas immédiatement mais à une date fixée à l'avance. Par exemple, la suspension sera appliquée durant les congés du conducteur. Par ailleurs, certaines infractions sont incompatibles avec l'obtention d'un « permis blanc ». La loi n° 2003-495 du 12 juin 2003 renforçant la lutte contre la violence routière a supprimé la possibilité pour la formation de jugement d'accorder un « permis blanc » pour les délits routiers les plus graves comme la conduite sous l'empire d'un état alcoolique (plus de 0,8 gramme d'alcool par litre de sang), la conduite malgré une suspension de permis, le délit de fuite, la conduite après avoir fait usage de produits stupéfiants, ou la mise en danger de la vie d'autrui. De plus, depuis le 7 décembre 2004, en vertu de l'article R. 413-14-1 du code de la route, il devient impossible en cas de verbalisation pour un excès de vitesse de plus de 50 km/h au-delà de la vitesse maximale autorisée de se voir attribuer un « permis blanc » par un juge. Enfin, aucun « permis blanc » ne peut être accordé à la suite d'une annulation, d'une invalidation ou d'une suspension administrative du permis de conduire. Seule la suspension judiciaire du permis, c'est-à-dire prononcée par un juge, peut faire l'objet de cet aménagement. La demande doit être formulée auprès du tribunal correctionnel (pour les délits) ou du tribunal de police (pour les contraventions). Le Gouvernement n'envisage pas d'élargir les possibilités d'avoir recours au « permis blanc ».

Données clés

Auteur : M. Lucien Degauchy

Type de question : Question écrite

Rubrique : Sécurité routière

Ministère interrogé : Intérieur

Ministère répondant : Intérieur

Dates :
Question publiée le 12 février 2013
Réponse publiée le 24 septembre 2013

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