Rubrique > ordre public
Tête d'analyse > manifestations
Analyse > méthodes de comptage. publicité.
Mme Laure de La Raudière interroge M. le ministre de l'intérieur sur le comptage des manifestants lors de la « Manif pour tous » qui s'est déroulée à Paris le 13 janvier 2013. En effet, les chiffres annoncés par la préfecture de Paris sont de l'ordre de 340 000 manifestants. Or cette évaluation a été donnée dès le début d'après-midi, alors même que la grande majorité des manifestants n'étaient pas encore arrivés aux points de départs en raison du blocage de leurs cars à l'entrée de Paris. Par ailleurs, il est évident, lorsqu'on regarde les photographies aériennes prises ce jour-là, que le Champs de mars qui peut accueillir 700 000 personnes est plein, alors même que des flots de manifestants arrivent toujours des trois cortèges et que des manifestants ont déjà quitté les lieux. Des comptages effectués par les organisateurs de manière très organisée (barrière humaine laissant passer les gens au compte-gouttes permettant de compter à l'aide d'un compteur manuel) donnent 1 300 000 participants. Or la différence entre les chiffres de la préfecture de Paris et les organisateurs laisse perplexe : comment plus de 900 000 personnes peuvent ainsi passer inaperçues ? Depuis le 13 janvier 2013, chacun s'interroge sur la réalité de ces chiffres, et les manifestants, de droite comme de gauche, ont le sentiment que les pouvoirs publics se moquent d'eux, utilisant des procédés de désinformation d'un autre âge. Aussi, elle lui demande de tout mettre en œuvre pour que la réalité des chiffres soit établie, notamment en interrogeant les opérateurs de téléphonie mobile, qui disposent de moyens permettant d'effectuer un comptage plus précis du nombre de personnes présentes à la manifestation du 13 janvier 2013. En effet, tout téléphone mobile allumé émet un signal capté par des antennes dites BTS. Or la quasi-totalité des manifestants adultes et adolescents disposent d'un téléphone mobile (seuls les enfants plus jeunes n'en ont généralement pas), qui ont théoriquement été enregistrés par les antennes BTS. Aussi, afin d'avoir des chiffres plus fiables, il suffirait de demander aux opérateurs de téléphonie mobile - qui n'ont certes, aucune obligation légale - de communiquer ces données, et de regarder la différence de trafic entre une journée « normale » et la journée de manifestation.