14ème législature

Question N° 2440
de M. Michel Lesage (Socialiste, républicain et citoyen - Côtes-d'Armor )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Affaires étrangères
Ministère attributaire > Affaires étrangères

Rubrique > environnement

Tête d'analyse > protection

Analyse > sommet de Paris. organisation. perspectives.

Question publiée au JO le : 18/12/2014
Réponse publiée au JO le : 18/12/2014 page : 10304

Texte de la question

Texte de la réponse

CONFÉRENCE DE LIMA


M. le président. La parole est à M. Michel Lesage, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

M. Michel Lesage. Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères. Dans un an, du 30 novembre au 11 décembre 2015, la France accueillera la vingt-et-unième conférence sur le climat, dite COP 21. C'est donc avec une attention particulière que notre pays et son gouvernement ont suivi le déroulement de la COP 20 qui vient de s'achever à Lima, au Pérou. Lima n'a pas vraiment répondu à nos attentes.

En 2015, en tant que pays hôte, il nous revient de coordonner l'agenda et le contenu des discussions climatiques qui se tiendront au cours des prochains mois. Le Gouvernement met tout en œuvre pour faire avancer les négociations, apaiser les tensions concernant notamment le clivage Nord-Sud et essayer d'avancer sereinement en vue d'aboutir à un accord qui satisfasse tout le monde l'année prochaine.

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Le regret visionnaire du président Chirac en 2002 (« Ah ! » sur les bancs du groupe UMP) est en train d'être dépassé ; la prise de conscience se concrétise de plus en plus. La France, comme dix autres pays européens – cela vient d'être rappelé à l'instant –, regrette la décision de la Commission européenne de ne pas inscrire à son agenda le paquet législatif « économie circulaire », présenté en juillet dernier – un texte ambitieux. Néanmoins, notre pays avance : après avoir voté la loi sur la transition énergétique, il examinera début 2015 la loi sur la biodiversité.

Chacun doit ajouter sa pierre à l'édifice. La France et l'Europe comptent y prendre toute leur part avec l'organisation de la COP 21 à Paris. Les autres États membres, le réseau diplomatique européen et les institutions européennes seront des alliés décisifs pour faire de Paris 2015 une réussite, au service de l'humanité.

Monsieur le ministre, notre pays veut être au rendez-vous de l'histoire. La lutte contre le réchauffement climatique est un combat universel, un combat de régulation. Pouvez-vous nous dire comment notre pays prépare ce grand rendez-vous international de 2015 ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.

M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international. Monsieur le député, quels sont les objectifs de la COP 21, qui aura lieu l'année prochaine, en décembre, et qui sera la plus vaste réunion diplomatique jamais organisée en France, avec 20 000 délégués, 20 000 invités et 3 000 journalistes – c'est dire l'ampleur de ce qui nous attend ?

Un député du groupe UMP . Combien cela va-t-il coûter ?

M. Laurent Fabius, ministre . Nous avons trois objectifs. Le premier est d'aboutir au premier accord mondial qui engage les 196 pays à agir pour que la température n'augmente pas de plus de deux degrés, compte tenu des gaz à effet de serre. Deuxième objectif : quelque temps auparavant, chaque pays aura dû fournir ses engagements concernant cet objectif, et il s'agira de les juger. Troisième objectif, portant sur ce que nous appelons « l'agenda des solutions » : on demandera aussi aux grandes collectivités locales, régions, villes, ainsi qu'aux entreprises et au secteur économique de dire ce qu'ils peuvent faire en ce sens.

Lima a montré qu'il est très difficile de mettre d'accord 196 pays, sur la différence Nord-Sud comme sur beaucoup d'autres sujets. La présidence française, en liaison avec l'Europe et avec les autres pays, devra déployer toute son énergie pour y parvenir. C'est évidemment un enjeu immense : vous avez rappelé la phrase du président Chirac, mais il faut bien reconnaître que depuis, les choses ne se sont pas améliorées et que c'est l'existence même d'une planète vivable qui est en jeu.

Je compte beaucoup aussi sur la diplomatie parlementaire – je vous ferai des propositions précises pour nous y aider. Soyez assuré que cette conférence est une priorité pour tout le Gouvernement et en particulier pour la diplomatie. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe écologiste.)