14ème législature

Question N° 26559
de M. Thierry Mariani (Union pour un Mouvement Populaire - Français établis hors de France )
Question écrite
Ministère interrogé > Commerce extérieur
Ministère attributaire > Commerce extérieur, tourisme et Français de l'étranger

Rubrique > commerce extérieur

Tête d'analyse > exportations

Analyse > Philippines. statistiques.

Question publiée au JO le : 21/05/2013 page : 5201
Réponse publiée au JO le : 29/07/2014 page : 6435
Date de changement d'attribution: 10/04/2014
Date de renouvellement: 08/07/2014

Texte de la question

M. Thierry Mariani attire l'attention de Mme la ministre du commerce extérieur sur l'évolution des échanges commerciaux entre la France et les Philippines depuis l'année 2000. Il souhaiterait connaître, pour cette période l'évolution de ces échanges et les principaux secteurs concernés par les exportations et les importations entre nos deux pays afin d'en apprécier l'évolution.

Texte de la réponse

Le commerce bilatéral était proche de 1,5Md € en 2012 (+ 17%). Les exportations ont augmenté de 43,2 % alors que les importations diminuaient de 14,7%. L'excédent a ainsi quadruplé pour atteindre 507 M €. Les Philippines sont ainsi devenues en 2012 le 23e excédent français et le 3e en ASEAN (après Singapour et la Malaisie). Les plus fortes progressions des exportations concernent le matériel de transport (+164%), les composants électroniques et l'optique (+3,1%) et les industries agro-alimentaires (+9,9%). En revanche, celles de constructions métalliques diminuent de 23%. Les importations enregistrent des baisses sensibles dans l'électronique et l'optique (-21%) et les produits agricoles et IAA (-40%). A l'avenir, l'aéronautique devrait soutenir les exportations et l'excédent commercial tout comme la levée d'obstacles au commerce et la signature de grands contrats (industrie pharmaceutique, agro-alimentaire, automobile, biens d'équipements). Les exportations ont doublé en dix ans, les Philippines devenant en 2012 le 23e excédent commercial de la France. Depuis dix ans les exportations ont quasiment doublé et la tendance s'accélère au cours des dernières années. La balance commerciale de la France avec les Philippines est excédentaire depuis 2007 grâce aux premières ventes aéronautiques aux compagnies aériennes Philippines Airlines, CEBU Pacific et ZEST AIR. Notre part de marché (1,4%) reste toutefois inférieure à celle de l'Allemagne (2,4%) et n'augmente que de 0,1%. Les Philippines offrent des marges d'augmentation de part de marché significatives pour les entreprises françaises. Le faible nombre de visites bilatérales et la mauvaise image que ce pays a longtemps véhiculée (corruption, obstacles aux investissements étrangers) a créé un déficit d'image du marché philippin en France. En 2012, les exportations vers les Philippines (984 M €) ne représentaient que 0,1 % du total des exportations françaises, mais elles étaient en forte hausse (+43,2%), tandis que les importations en provenance de ce pays restaient faibles (477 M €) et en baisse de 14,7%. Le solde excédentaire français était donc passé en 2012 à +507 M €, soit un quasi quadruplement par rapport à 2011 (+130 M €). Les Philippines sont le 53e client et le 71e fournisseur de la France. Ce pays est devenu le 23e excédent commercial français dans le monde en 2011 (45e en 2010) et le 3e au sein de l'ASEAN après Singapour et la Malaisie. L'aéronautique devient le premier secteur d'exportation et devrait le rester. Les contrats signés par Airbus et Eurocopter expliquent la part des biens industriels dans les exportations (89%). En 2012, le matériel de transport devient le premier secteur des exportations (463 M €) devant les composants électroniques et l'optique (182 M €) et les industries agroalimentaires (100 M €). Les structures métalliques qui occupaient un part importante dans les exportations en raison des contrats remportés par la société Matière, baissent de 23 % (60 M €). La croissance de l'aéronautique (+164%) résulte des livraisons d'avions à CEBU Pacific et d'hélicoptères commandés en 2009 et 2010. Cette croissance devrait se maintenir en raison des nouvelles commandes de Philippines Airlines en 2012. Les livraisons aéronautiques s'échelonneront au moins jusqu'à 2015. Au-delà, les nouvelles commandes de PAL pourraient prendre le relais pendant deux à trois ans. Le second poste de nos exportations « produits informatiques, électroniques et optiques » représente en grande partie les composants importés par les usines françaises aux Philippines (ST Microelectronics, Alcatel, Essilor). En 2012, ces exportations ont chuté de 3 % tandis que nos importations enregistraient une baisse plus marquée (-21%). En dehors de ces deux secteurs, les exportations progressent de 4,56%, grâce aux industries agroalimentaires (+9,9%), aux médicaments et vaccins (+6,4%) et aux parfums/cosmétiques qui bénéficient de la croissance de l'économie (6,6%), d'une forte natalité, d'importants transferts des migrants et de l'occidentalisation des habitudes de consommation de la classe moyenne. La consommation contribue à hauteur de 70 % à la croissance. Les exportations philippines vers la France enregistrent une forte baisse. Les importations en provenance des philippines enregistrent une baisse de 17,7 % à 477 M € en 2012. Les ventes en France de composants électroniques assemblés aux Philippines s'effondrent (-21%) ce qui annule presque l'excédent que dégageaient les Philippines dans ce secteur. Cette chute s'accompagne d'une baisse dans presque tous les secteurs (produits agricoles, IAA, produits industriels). Seul le poste « produits manufacturés divers » affiche une hausse de +13 % (matériel électrique, électro-ménager, ...). Les exportations bénéficient d'une marge de progression : les ventes de produits industriels et les exportations de biens de consommation devraient permettre de diversifier et de pérenniser l'excédent commercial. L'importance de la consommation dans l'économie philippine et les taux de croissance prévus devraient tirer les ventes des entreprises françaises dans ces secteurs. La réforme des taxes sur les alcools et spiritueux et la levée des obstacles non tarifaires sur les viandes surgelées devraient progressivement améliorer les exportations dans ces secteurs. D'autres obstacles tarifaires (automobiles par exemple) et non tarifaires (homologations et inspections compliquées pour les nouveaux exportateurs de viande, difficulté en douanes, métiers de la distribution réservés aux Philippins, etc.) restent à surmonter. Enfin, les restrictions à l'investissement dans certains secteurs freinent les investissements directs étrangers porteurs de projets structurants et d'exportations françaises. En ce qui concerne les importations, la progression des ventes philippines de composants électroniques et d'optique devrait reprendre avec la reprise de la croissance mondiale. Par ailleurs, un mouvement d'augmentation des importations de certaines marchandises en provenance des Philippines est en cours (textile, chaussures, matériel électrique etc.). Si la vague annoncée d'investissements étrangers aux Philippines (en particulier des délocalisations de Chine) se confirmait, il est possible que ce mouvement s'amplifie à l'avenir.