SOUTIEN À LA TUNISIE
M. le président. La parole est à M. Razzy Hammadi, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
M. Razzy Hammadi. Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.
Le 18 mars dernier, un terrible attentat a ensanglanté la Tunisie en frappant le musée du Bardo, provoquant la mort de plus d'une vingtaine de personnes, dont trois de nos concitoyens. Nos pensées ont immédiatement été à leurs familles et à leurs proches.
C'est l'ensemble de la Tunisie qui a été touché par ce drame. Ces terroristes visaient exactement la même chose qu'à Copenhague, Bruxelles, Bamako et, bien évidemment, Paris. La douleur et la peine qui sont les nôtres n'ont d'égales que la douleur et la peine que nous avons tous ressenties lors des événements qui ont endeuillé la France à partir du 7 janvier.
Pour les terroristes, l'objectif est toujours le même : lutter contre la démocratie, terroriser ceux qui se battent pour la liberté et
in fine instituer la terreur. Leur objectif est politique : ce n'était pas seulement la culture qui était visée, mais aussi la possibilité de rebond de cette jeune démocratie qu'est la Tunisie. Nous pensons naturellement à Chokri Belaïd et à Mohamed Brahmi, parlementaires qui sont eux aussi tombés sous les coups de la terreur.
Dimanche, une grande marche aura lieu en Tunisie, et je ne doute pas que la France y sera dignement représentée. Quelles sont les initiatives que la France compte prendre dans les jours qui viennent, monsieur le ministre ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)Un député du groupe UMP . Laborieux !
M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.
M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international. Vous avez dit exactement ce qu'il fallait dire, monsieur le député. Le bilan de l'attentat du musée du Bardo est extrêmement lourd puisqu'il a fait 21 morts, dont trois de nos compatriotes, et 44 blessés, dont sept Français. Comme vous, je veux assurer de nouveau les familles, les proches, les autorités tunisiennes et le peuple tunisien de la solidarité totale de notre pays.
Ce n'est pas un hasard si le terrorisme a touché un pays qui représente dans le monde arabe un espoir de paix, de stabilité et de démocratie : c'est précisément cet espoir que les terroristes veulent détruire. Pourtant le sursaut national en Tunisie et l'élan de solidarité internationale qui ont suivi l'attentat signent déjà leur indispensable échec.
Nous devons continuer de soutenir la Tunisie, et c'est ce que nous faisons. Sur le plan politique tout d'abord, nous appuyons les efforts de transition. Sur le plan sécuritaire, ensuite, M. le ministre de l'intérieur s'est immédiatement rendu à Tunis pour confirmer le renforcement de notre coopération en matière de lutte contre le terrorisme. Sur le plan économique, enfin, car le coup porté au secteur touristique risque en effet d'être rude.
Le Président de la République a insisté sur ces différents aspects lors du conseil européen. Nous les aborderons à nouveau les 7 et 8 avril prochains, à l'occasion de la visite en France du président Essebsi.
La Tunisie représente aujourd'hui un espoir pour le monde arabe. Cet espoir doit continuer à vivre, avec le soutien de la France, en particulier de tous les membres de l'Assemblée nationale.
(Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)