allocation équivalent retraite
Question de :
Mme Martine Lignières-Cassou
Pyrénées-Atlantiques (1re circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Mme Martine Lignières-Cassou attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social sur le rétablissement depuis mars 2013 de l'allocation équivalent retraite (AER). Cette prestation, qui avait pour objectif de compléter ou de fournir un revenu de remplacement aux personnes sans emploi en phase de transition entre activité professionnelle et retraite, avait été supprimée sous la précédente législature. Cette suppression avait entraîné de nombreuses personnes dans une situation de précarité insoutenable. En effet, certaines d'entre elles avaient accepté un départ volontaire car elles pensaient pouvoir bénéficier de l'AER. Une allocation transitoire de solidarité a été créée pour pallier cette carence, mais son bénéfice est restreint aux individus nés entre le 1er juillet 1951 et la fin de l'année 2013, excluant les générations suivantes. De plus, les personnes doivent avoir été indemnisées par l'assurance chômage au plus tard le 10 novembre 2010 pour être concernées par cette prestation. Le Premier ministre a annoncé le 24 janvier 2013 le rétablissement de l'AER au début du mois de mars, avec un montant équivalent à l'ancienne version du dispositif, permettant d'assurer un revenu mensuel de 1 030 euros pour les personnes seules. Cependant, il semble que le dispositif mis en place ne concerne que les générations nées en 1952 et 1953, alors que des besoins sont prévisibles dans le futur avec l'augmentation du chômage et l'instabilité des carrières professionnelles. Elle lui demande ainsi de bien vouloir préciser les intentions du Gouvernement concernant le rétablissement d'une véritable AER pérenne et mieux répartie selon les classes d'âge.
Réponse publiée le 27 août 2013
L'allocation équivalent retraite (AER) était un minimum social majoré, versé aux demandeurs d'emploi seniors ayant la durée requise pour bénéficier d'une retraite à taux plein mais n'ayant pas encore atteint l'âge d'ouverture des droits pour pouvoir liquider leur retraite. L'allocataire touchait une indemnisation mensuelle de l'ordre de 1 000 € jusqu'à la retraite. Dans le même mouvement que celui de la suppression progressive des systèmes de préretraite, l'entrée dans ce dispositif n'est plus possible depuis le 1er janvier 2011. En 2012, il restait 30 000 bénéficiaires pour une dépense totale de plus de 350 millions d'euros. En année pleine (2008), le coût du dispositif représentait 800 millions d'euros pour le budget des politiques de l'emploi. Dès le 2 juillet, le décret abaissant l'âge de départ à la retraite à 60 ans, pour les personnes ayant commencé à travailler tôt et ayant la durée de cotisation requise, est venu réparer la principale injustice de la réforme de 2010. Les premiers départs au titre de cette mesure ont commencé le 1er novembre 2012 ; en année pleine, plus de 100 000 personnes pourront en bénéficier. La solution aux difficultés rencontrées par les travailleurs seniors à se maintenir en emploi ou à retrouver un emploi ne passe pas par le retour à des politiques de préretraites qui ont montré leurs limites. Elle relève avant tout de la mobilisation d'un ensemble de moyens visant à faciliter les fins de carrière et les transitions entre emploi et retraite. Ces réponses devront être trouvées dans le cadre de la réforme globale du système de retraite qui est en cours de concertation. Réintroduire l'AER dans sa forme antérieure conduirait à retrancher au budget des politiques de l'emploi l'équivalent de ce qu'il coûtait en 2008. Aussi, le Premier ministre a décidé d'ouvrir de manière exceptionnelle un dispositif équivalent à l'AER pour ceux qui, licenciés avant le 31 décembre 2010, pensaient légitimement pouvoir en bénéficier à l'issue de leur indemnisation chômage. En effet, ceux-ci n'ont pu y avoir accès puisque le dispositif a été définitivement supprimé à cette date par le gouvernement précédent alors même qu'il existait encore lors de leur licenciement. Cette nouvelle prestation est effective depuis le 1er mars 2013 pour la dizaine de milliers de demandeurs d'emploi seniors éligibles des générations 1952 et 1953. La logique de ce nouveau dispositif a voulu qu'il soit réservé à ceux qui ont effectivement validé le nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein à la date de leur fin de droits à indemnisation chômage. A ce titre, les trimestres validés à l'issue, notamment au titre du bénéfice de l'allocation de solidarité spécifique (ASS), ne sont pas pris en compte. Afin de garantir une interprétation uniforme des dispositions du décret du 4 mars 2013 instituant l'allocation transitoire de solidarité (ATS), Pôle emploi a récemment adressé un message à son réseau rappelant ce point.
Auteur : Mme Martine Lignières-Cassou
Type de question : Question écrite
Rubrique : Chômage : indemnisation
Ministère interrogé : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social
Ministère répondant : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social
Dates :
Question publiée le 11 juin 2013
Réponse publiée le 27 août 2013