Rubrique > commerce et artisanat
Tête d'analyse > commerce de détail
Analyse > établissements sans surface de vente. réglementation.
M. Dominique Baert attire l'attention de Mme la ministre de l'artisanat, du commerce et du tourisme sur le projet annoncé d'encadrement des installations de drive. Le Gouvernement a, en effet, récemment annoncé vouloir soumettre l'installation de ces points de commerce sans surface de vente, à une autorisation délivrée par les commissions départementales d'aménagement commercial. Il est vrai que le développement des magasins de distribution drive constitue une mutation commerciale réelle et qu'il peut être important de réguler leur multiplication, et leurs localisations du double point de vue de l'urbanisme et du bon équilibre de la zone de chalandise. De même, il y aurait incontestablement un paradoxe à constater que les supermarchés classiques doivent, pour s'implanter, obtenir une autorisation administrative, mais que la commercialisation en site drive soit libre de toute contrainte. Il est évident que les autorités administratives et commerciales, à commencer par le maire de la commune d'implantation doivent avoir leur mot à dire. Mais il ne faut pas non plus que le corpus de réglementation envisagé soit un corset exagérément contraignant, long et ou dispendieux en formalités administratives. D'abord car ce processus d'implantation de drive ne saurait être inutilement entravé par des contraintes excessives artificielles : ce type de distribution est un incontestable renouvellement des techniques de commercialisation, que les enseignes françaises ont d'ores et déjà appris à proposer, et qui, qu'on le déplore ou non, correspondent à la satisfaction des besoins réels d'une certaine clientèle ; l'accroissement de la diffusion des nouvelles technologies de communication dans les ménages français va d'évidence accentuer cette exigence. De plus, force est de constater que le développement de ces équipements commerciaux est un secteur créateur d'emplois, non délocalisables, emplois qui profitent pour beaucoup aux jeunes : au vu de la situation du marché du travail de nos jeunes, surtout dans nos zones urbaines, la France ne peut se priver de ce vecteur de croissance, d'autant plus que les emplois créés sont souvent porteurs de formation sur place et donc de qualifications. Il enjoint donc le Gouvernement à adopter, dans ce débat, une position équilibrée, qui, bien sûr, d'un côté régule pour éviter l'anarchie, la concurrence destructrice et l'urbanisme dégradant, mais qui aussi, de l'autre côté, sache stimuler un secteur potentiellement porteur de croissance et d'emplois pour nos jeunes.