Rubrique > collectivités territoriales
Tête d'analyse > ressources
Analyse > péréquation. modulation.
M. Hervé Féron attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur l'évolution de la péréquation. L'article 144 de la loi n° 2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012 fixait les modalités d'application du fonds de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC) fondé sur l'intercommunalité et qui bénéficie en priorité aux communes rurales. Le FPIC consiste en effet à prélever une partie des ressources de certaines intercommunalités et communes pour la reverser à des intercommunalités et communes moins favorisées. Il est alimenté par des prélèvements sur les ressources fiscales des groupements et des communes dont le potentiel financier agrégé est supérieur à un certain seuil. Dès la loi de finances pour 2012, le Gouvernement et sa majorité parlementaire ont décidé d'augmenter l'enveloppe globale du FPIC malgré un contexte budgétaire contraint. Le renforcement de cette péréquation horizontale au sein du bloc communal est un signe important qui témoigne de la prise en compte des territoires ruraux fragiles notamment. Le 16 juillet 2013 a été annoncée la montée en puissance du FPIC qui passera de 360 millions à 570 millions d'euros en 2014. Si la loi de finances pour 2013 a conservé l'architecture globale du dispositif, des ajustements ont été apportés et notamment le relèvement du seuil de l'effort fiscal de 0,5 à 0,75 pour bénéficier d'une attribution au titre du fonds. Les collectivités qui mobilisent effectivement leur levier fiscal se voient alors éligibles à l'attribution. Néanmoins, un article paru dans la gazette des communes du 27 mai 2013 indique que le Comité des finances locales préconise un nouveau relèvement du seuil fiscal à 1 en 2014 pour les critères de reversement et de prélèvement. Il apparaît que le seuil actuel et revalorisé de 0,75 révèle déjà un niveau d'effort fiscal important, surtout pour les ensembles intercommunaux ruraux, parfois situés en zone de revitalisation rurale. S'il est compréhensible de tenir compte de l'effort fiscal dans ces critères d'attribution, il paraîtrait juste et équitable de marquer une différenciation de traitement entre certains territoires caractérisés par des potentialités différentes. En effet, dans des secteurs ruraux (faible densité d'habitat et faible niveau de revenus par foyer), l'effet levier de la fiscalité, par la faiblesse des bases, est réduit et n'est pas toujours le plus pertinent pour juger des efforts demandés aux contribuables locaux. Au contraire, tenir compte des strates démographiques pour différencier le niveau d'effort fiscal qui est, de fait, plus élevé en ville du fait d'un niveau de services plus important pour s'avérer une modalité pertinente. Cette différenciation entre les zones rurales et urbaines est notamment prise en compte dans le calcul de la DGF. Il apparaît qu'une hausse brutale du seuil de l'effort fiscal exclurait une grande partie des territoires aujourd'hui éligibles au reversement. Il pourrait s'avérer pertinent de mettre en place un dispositif dégressif sur le critère de l'effort fiscal pour atténuer la brutalité des ces effets de seuil qui peuvent fragiliser les politiques publiques jusqu'alors mises en place. L'instabilité des critères d'attribution serait par ailleurs un frein à la mise en place de politiques durables de développement. Ainsi, il lui demande de bien vouloir lui faire connaître l'appréciation du Gouvernement sur l'évolution des critères d'attribution du FPIC et notamment du seuil de l'effort fiscal pour 2014.