Rubrique > agriculture
Tête d'analyse > viticulture
Analyse > maladies et parasites. lutte et prévention.
M. Laurent Baumel attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur les graves conséquences du développement des maladies du bois de la vigne pour notre vignoble et l'avenir de la filière viticole en France. Depuis quelques années, trois maladies du bois de la vigne menacent des vignobles entiers : l'eutypiose, le BDA et l'esca, principale maladie présente dans les vignobles de Loire. En effet, en 2001, l'arsenite de sodium, reconnu à juste titre comme toxique aussi bien sur le plan humain que sur le plan environnemental, a été retiré du marché et ne peut donc plus aujourd'hui être utilisé pour lutter contre ces maladies, comme c'était le cas auparavant. Pour cette raison, ces maladies se développent de façon inquiétante sans qu'aucun nouveau traitement efficace n'ait été trouvé jusqu'à présent. Certes des mesures ont d'ores et déjà été prises. Le ministère de l'agriculture a lancé, dès 2009, un appel à projets de recherche appliquée et d'innovation consacré aux maladies du bois de la vigne. Dans ce cadre, cinq projets de recherche ont été retenus pour un montant total de subvention de près de 1,5 million d'euros correspondant à un montant de travaux de 3,8 millions d'euros. Par ailleurs, ces travaux ont reçu le soutien financier des interprofessions, de FranceAgriMer, de conseils régionaux et de grandes entreprises viticoles et de négoce en vins. De plus, l'institut français de la vigne et du vin consacre aux maladies du bois un budget annuel de l'ordre de 700 000 euros, soit 8 % de son budget. Enfin, l'Union européenne devrait semble-t-il augmenter sensiblement les crédits alloués à la recherche agronomique pour les années à venir. L'institut français de la vigne et du vin et les partenaires du réseau français sur les maladies du bois se positionnent ainsi déjà pour une action fédérative dans la perspective de la prochaine programmation de la Commission européenne pour la période 2014-2020. Dans ce contexte, les premiers résultats des recherches déjà menées ont montré que plusieurs dizaines de champignons et agents infectieux jouent un rôle pathogène et que la conception de méthodes de lutte nécessite des expérimentations nombreuses pour obtenir des références fiables. Aussi, il lui demande quels moyens supplémentaires le Gouvernement pourrait déployer pour permettre une accélération de ces expérimentations alors même que la filière viticole est soumise par ailleurs aux aléas climatiques ou, à tout le moins, quelles mesures transitoires il pourrait prendre, en terme d'aides financières ou de réglementations concernant la replantation des ceps, la production ou le stockage du vin, afin que notre patrimoine vitivinicole ne subisse pas trop lourdement les conséquences de ces maladies destructrices, dans l'attente de la découverte de traitements efficaces.
CONSÉQUENCES DES MALADIES DU BOIS DE LA VIGNE POUR LE VIGNOBLE ET LA FILIÈRE VITICOLE.