14ème législature

Question N° 45276
de M. Jacques Bompard (Non inscrit - Vaucluse )
Question écrite
Ministère interrogé > Éducation nationale
Ministère attributaire > Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Rubrique > enseignement maternel et primaire

Tête d'analyse > pédagogie

Analyse > connaissances de base. acquisition.

Question publiée au JO le : 10/12/2013 page : 12818
Réponse publiée au JO le : 07/10/2014 page : 8443
Date de changement d'attribution: 27/08/2014
Date de renouvellement: 15/04/2014

Texte de la question

M. Jacques Bompard attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la baisse constante et inquiétante du niveau scolaire français. En effet, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) dans son Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) a classé la France à la 25e place sur un échantillon de 65 pays. Ce classement est très inquiétant mais pas surprenant en effet, cette chute constante de niveau est la résultante de la théorie « pédagogiste » qui ne veut plus transmettre le savoir. Il est également évident que cette chute de niveau n'est pas due à une insuffisance de moyen puisque le budget du ministère de l'éducation nationale représente la première dépense de l'État. C'est donc bien le pédagogisme et la mauvaise affectation des moyens qui constituent la baisse de culture, de connaissance et d'instruction des élèves français. Il lui demande s'il va renoncer à la théorie pédagogiste pour que l'éducation nationale retrouve sa raison d'être : la transmission du savoir et l'instruction des jeunes Français.

Texte de la réponse

Le programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) comporte trois dimensions : compréhension de l'écrit, culture mathématique et culture scientifique. Tous les trois ans, l'étude se focalise plus particulièrement sur l'une d'entre elles ; en 2012, la culture mathématique était ainsi à l'honneur. La culture mathématique est l'aptitude d'un individu à raisonner en termes mathématiques et à utiliser des concepts, procédures, faits et outils mathématiques pour décrire, expliquer et prévoir des phénomènes. Plutôt que la maîtrise d'un programme scolaire déterminé, PISA évalue les compétences des élèves appliquées dans des situations de la vie courante. Entre 2003 et 2012, la France enregistre une baisse du niveau moyen de ses élèves en culture mathématique, qui se traduit par un recul de 5 places au classement des 34 pays de l'OCDE. Les résultats de cette dernière session montrent notamment que les élèves français manquent de confiance face aux mathématiques. Par ailleurs, contrairement à la tendance observée dans les autres pays de l'OCDE, on constate en France que le milieu social dont l'élève est issu conditionne de plus en plus sa réussite scolaire. La France occupe ainsi la dernière place du classement par rapport à cet indicateur en mathématiques. Pour la compréhension de l'écrit, les inégalités sociales pèsent aussi lourd dans les résultats des élèves. Les conclusion de l'enquête PISA parues en décembre 2013 sont donc venues conforter le choix des réformes ambitieuses engagées depuis deux ans, dans le cadre de la refondation de l'Ecole de la République, pour accompagner les élèves, notamment ceux rencontrant les plus grandes difficultés : la priorité au primaire pour assurer les apprentissages fondamentaux, la refondation de l'éducation prioritaire, la formation initiale des personnels, de nouveaux rythmes scolaires dans le premier degré, la valorisation de l'enseignement professionnel, l'entrée dans l'ère du numérique. Elles viennent également conforter la concentration des moyens nouveaux sur les territoires où les élèves en ont le plus besoin. L'année scolaire 2013-2014 a permis des premières évolutions structurelles. Le renouvellement des pratiques pédagogiques au sein de la classe a été engagé dans le premier degré pour mieux répondre aux besoins spécifiques de chaque élève et l'aider à progresser dans ses apprentissages et la construction de son parcours. Les évolutions se poursuivent à la rentrée 2014-2015, de manière cohérente et progressive, autour de quatre grands axes : accompagner les élèves dans leurs apprentissages et la construction de leurs parcours pour une meilleure insertion sociale et professionnelle ; combattre les inégalités tout au long de la scolarité ; former, soutenir et accompagner les équipes pédagogiques et éducatives ; promouvoir une école à la fois exigeante et bienveillante.