Rubrique > enseignement secondaire
Tête d'analyse > lycées
Analyse > dotation globale d'horaires. conséquences. zones rurales.
Mme Sylvie Tolmont attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'évolution relative aux lycées de périphérie ou ruraux ces dernières années. Il est à noter que la réforme du lycée de 2010 a considérablement dégradé la situation des lycées situés en territoires ruraux, drainant les zones éloignées des pôles urbains, qui souffraient déjà d'une certaine désaffection depuis les années 2000. En effet, par la volonté affichée de cette réforme de mutualiser les moyens et les postes attribués aux établissements scolaires, ce sont les lycées de périphérie qui ont subi les premiers sacrifices imposés par les orientations des nouvelles dotations globales d'horaires. Ainsi, dans la Sarthe, le lycée d'Estournelles de Constant de La Flèche est-il passé de 1 400 élèves en 2000 à 850 aujourd'hui et de 124 à 83 postes enseignants entre les mêmes années. Parallèlement aux répercussions statistiques dramatiques que cette réforme a générées, cet établissement rencontre les plus grandes difficultés à obtenir l'ouverture des options qu'il soumet, au profit de l'ouverture de ces mêmes options dans les lycées du centre-ville du Mans. Par sa situation géographique handicapante entre Le Mans et Angers, ce lycée manque des inscriptions d'élèves dont les familles, résidant à quelques kilomètres mais dans le Maine-et-Loire, n'obtiennent pas de dérogation pour scolariser leur enfant dans le département voisin. Au final, cette situation donne lieu à un constat effrayant : actuellement, le lycée fléchois accueille seulement 52 % des élèves du bassin à la sortie du collège. L'établissement compte alors sur la rénovation de son internat qu'il va prochainement réaliser pour gagner en attractivité et attirer de nouveaux élèves. Dans l'attente de réhabiliter l'internat, il semble nécessaire que le nombre d'élèves soit au moins stabilisé mais l'établissement demeure très inquiet sur ce point. Cette mise en concurrence entre lycées de ville et lycées de périphérie s'avère extrêmement déloyale, concentrant toutes les options et toutes les sources de rayonnement au cœur d'un nombre très réduit de lycées et empêchant toute répartition équitable et équilibrée des options disponibles parmi les établissements d'un territoire. Dans ce schéma, la spécialisation n'est absolument pas encouragée ; elle apparaît pourtant comme la seule clé de réponse à la garantie d'un certain nombre d'inscriptions au sein de tous les lycées d'un département, pour maintenir le dynamisme et de la vitalité de chacun d'eux. En effet, il est fondamental que les lycées urbains et ruraux se partagent en harmonie, en intelligence et en cohérence les élèves du territoire pour préserver la survie et la rayonnement des lycées de périphérie, qui assurent la transition dans toutes ces zones situées entre les grands pôles urbains, au nom d'un accès égal à l'éducation pour tous les élèves et au nom de l'objectif prioritaire de l'éducation nationale de réussite éducative pour tous. Cette mission est d'autant plus urgente et légitime que les lycées ruraux déploient une énergie remarquable et un profond engagement pour mettre en œuvre une multitude de projets pédagogiques, sur les thèmes de l'accès à la culture, du développement durable, de l'ouverture internationale et assurer la réussite de leurs élèves. En témoignent notamment les résultats au baccalauréat du lycée fléchois qui dépassent la moyenne nationale. C'est à ce titre qu'elle lui demande quelles sont ses intentions pour inverser la tendance de perte d'attractivité des lycées de périphérie qui s'affirme ces dernières années, pour revaloriser et redynamiser leurs atouts, afin de favoriser leur épanouissement.