Rubrique > politique extérieure
Tête d'analyse > Israël et territoires palestiniens
Analyse > attitude de la France.
M. Dominique Baert alerte M. le ministre des affaires étrangères sur l'impérieuse nécessité que soit desserré le blocus de Gaza, car alors qu'il s'applique depuis six ans, la population de 1,7 million d'habitants y vit une situation humaine qui non seulement s'aggrave, mais ne peut plus être supportée. Il est vrai que ce blocus, décrété par les autorités israéliennes, se renforce de restrictions à la pêche dans les eaux territoriales de Gaza, de l'impossibilité de cultiver dans la zone tampon, et donc ruine l'économie locale. D'autant plus que la fermeture des tunnels, décidée par l'Égypte, a supprimé cette voie d'approvisionnement et a stoppé net l'activité de construction du secteur privé. Sur le strict plan humanitaire, qui peut accepter encore longtemps que les constructions ou reconstructions d'écoles soient stoppées faute de matériaux de construction, que l'énergie manque, au point que l'assainissement ne puisse s'opérer par défaut de pompage, que les égouts se déversent dans les rues, et que l'eau soit très largement impropre à la consommation tandis que des experts redoutent maintenant une destruction de la nappe phréatique à court terme ? Nombreuses sont les déclarations de dirigeants occidentaux ou des Nations-unies pour condamner le blocus de Gaza, et ses conséquences, mais malheureusement le problème paraît n'être traité qu'à coups de quelques gestes humanitaires. Bien davantage que cela, c'est un droit international à faire respecter, le droit de vivre tout simplement, et parallèlement toute une économie à rétablir et à reconstruire : travaux de l'aéroport et du port, rétablissement d'une liaison sécurisée avec la Cisjordanie, rétablissement de ressources en eaux de qualité. Il n'est pas difficile de comprendre qu'aucune paix n'a de chance d'être durable si elle ne se fonde pas sur des relations justes, équitables et tolérantes, autorisant chacun à vivre dignement. L'époque est révolue où l'on peut penser se protéger en érigeant des murs infranchissables : les relations géopolitiques internationales du XXe siècle l'ont prouvé tant de fois ! Voilà pourquoi il pense que la France s'honorerait de formuler des exigences fermes et fortes au Moyen-orient pour que Gaza ne soit plus une terre et une population étranglées. Il lui demande quelles initiatives le Gouvernement a prises, et envisage de porter dans cette direction.