14ème législature

Question N° 494
de M. Jean-Pierre Dufau (Socialiste, républicain et citoyen - Landes )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Défense
Ministère attributaire > Défense

Rubrique > politique extérieure

Tête d'analyse > Mali

Analyse > situation politique et militaire. attitudes de la France.

Question publiée au JO le : 06/02/2013
Réponse publiée au JO le : 06/02/2013 page : 1186

Texte de la question

Texte de la réponse

SITUATION AU MALI

M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Dufau, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
M. Jean-Pierre Dufau. Ma question s'adresse à M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense.
La liesse populaire qui a accompagné François Hollande à Bamako...
Plusieurs députés du groupe UMP. Y a bien qu'à Bamako !
M. Jean-Pierre Dufau. ...a marqué tous les observateurs.
L'accueil reçu par le Président illustre le succès de l'intervention française. Comme il s'y était engagé, François Hollande agit à l'opposé des épisodes peu glorieux de la Françafrique : il est intervenu à la demande pressante du Mali et conformément au mandat de l'ONU.
Aujourd'hui, l'intégrité du Mali est en passe d'être restaurée ; les troupes africaines, maliennes et celles de la MISMA se déploient sur le terrain ; on peut désormais envisager la tenue prochaine d'élections démocratiques et un véritable décollage économique.
La représentation nationale veut rendre hommage à nos soldats, à leur professionnalisme, à leur courage et à leur engagement. L'implication totale du Président, du ministre des affaires étrangères et de vous, monsieur le ministre de la défense, rencontre le soutien de la nation et de ses représentants.
La France a été à la hauteur de ses valeurs, de ses principes et de l'Histoire, en engageant ses forces dans l'opération Serval. Nous ne défendons pas un intérêt économique, mais la paix, la sécurité et la stabilité de toute l'Afrique de l'ouest, menacée par des groupes terroristes, islamistes, et les trafiquants de drogue. Nous avons permis à un peuple ami de se libérer du fanatisme.
Aujourd'hui, l'intervention française est unanimement saluée par la communauté internationale, comme l'a bien exprimé M. Joe Biden, vice-président des États-Unis, lors de son passage en France.
Monsieur le ministre, si la présence française reste nécessaire le temps qu'il faudra, pouvez-vous nous donner la feuille de route du Président de la République et du Gouvernement, après la réussite de cette première phase de l'opération Serval ?
M. le président. La parole est à M. le ministre de la défense.
M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense. Vous l'avez observé, monsieur le député Dufau, le Président de la République a reçu à Bamako et à Tombouctou samedi dernier l'accueil enthousiaste...
Plusieurs députés du groupe UMP. Ça change de la France !
M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense. ...d'un peuple qui recouvrait la liberté grâce à l'action de nos forces. Il a été accueilli aux cris de " Vive la France ! ", et ces cris s'adressent à nous tous, mesdames et messieurs les députés.
Ceux qui l'accompagnaient ont ressenti à la fois émotion et fierté : émotion devant ce peuple qui quittait la peur pour la liberté et qui saluait l'action de la France ; fierté du travail accompli par nos armées (Applaudissements sur tous les bancs), qui ont fait preuve de sang-froid, de courage et de lucidité tactique.
Pour les fréquenter beaucoup en ce moment, je puis vous dire que nos troupes apprécient l'unité nationale qui se fait autour d'elles.
Malgré notre enthousiasme, nous devons conserver une certaine mesure, car l'opération n'est pas terminée. (" Ah ! " sur les bancs du groupe UMP.)
Je ne livrerai à votre réflexion que deux mots, qui sont les engagements pris par le Président de la République : l'intégrité du Mali et la souveraineté du Mali.
Cette intégrité - soit l'ensemble du territoire, le nord y compris -, les forces africaines et maliennes nous aideront à la rétablir. Quant à la souveraineté, elle suppose le retour de la démocratie et celui de la réconciliation nationale. Nous avons entendu à cet égard des propos encourageants du Président Traoré : il importe désormais que les Maliens eux-mêmes recouvrent le sens du dialogue. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et GDR.)
M. Yves Fromion. Et les Touaregs ?