14ème législature

Question N° 50470
de Mme Dominique Nachury (Union pour un Mouvement Populaire - Rhône )
Question écrite
Ministère interrogé > Affaires sociales et santé
Ministère attributaire > Affaires sociales

Rubrique > assurance maladie maternité : prestations

Tête d'analyse > tiers payant

Analyse > généralisation.

Question publiée au JO le : 25/02/2014 page : 1679
Réponse publiée au JO le : 12/08/2014 page : 6849
Date de changement d'attribution: 03/04/2014

Texte de la question

Mme Dominique Nachury appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les nombreuses questions qui inquiètent fortement les praticiens hostiles, à la généralisation du tiers payant chez le généraliste ou le spécialiste. Si l'IGAS, dans son rapport sur ce sujet estime l'idée positive, la tâche s'avère toutefois difficile, du fait que 109 981 généralistes et spécialistes facturent près de 523 millions d'actes, dont 475 millions pour les assurés du régime général et qu'il existe plus de 400 régimes complémentaires en France. La mise en place du tiers payant représentera inévitablement un travail administratif de titan pour les praticiens. Outre ce surplus d'activités administratives, le souci de ces professionnels reste encore la mise en place de nouveaux flux de paiement pour être rémunérés par la sécurité sociale et par les mutuelles complémentaires, alors qu'ils se font payer actuellement directement par le patient. Enfin, la question de la franchise d'un euro, à la charge du patient lors d'une consultation, reste là aussi à éclaircir. Elle souhaiterait donc connaître les intentions du Gouvernement sur ce dossier.

Texte de la réponse

Le tiers-payant, s'il est aujourd'hui pratiqué pour les patients aux revenus les plus modestes et pour les actes coûteux, ne constitue pour l'heure pas une pratique systématique. Ainsi, quand 84 % des infirmiers proposent ce service à leurs patients, seuls 35 % des médecins en font de même. Aussi, le Gouvernement, convaincu du rôle que pourrait jouer le tiers-payant dans l'amélioration de l'accès aux soins des assurés, a annoncé dès 2013, la généralisation de l'avance des frais de santé. Son développement constitue ainsi l'un des principaux projets déclinés dans la stratégie nationale de santé. Dès 2015, le tiers-payant sera mis en oeuvre pour les bénéficiaires de l'aide au paiement d'une complémentaire santé (ACS), la généralisation du dispositif à tous les assurés intervenant quant à elle dans une seconde phase qui devrait s'achever en 2017. Parce qu'une réforme de cette ampleur requiert un temps de concertation dédié avec les syndicats des professionnels de santé, les représentants des patients, les organismes complémentaires et les régimes d'assurance maladie, un comité d'orientation associant l'ensemble de ces acteurs a été installé par la ministre des affaires sociales et de la santé en février 2014 avec pour objectif, à partir des premières analyses du rapport de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) relatif au « tiers-payant pour les consultations de médecine de ville », de définir les modalités de mise en oeuvre du projet et de dessiner la feuille de route qui conduira à son déploiement. Cette instance de concertation aura ainsi pour mission d'identifier les options techniques permettant de concevoir un système simple et sécurisé, tant pour les professionnels de santé que pour les patients. Un inspecteur général des affaires sociales, M. Hubert Garrigue-Guyonnaud, a par ailleurs été nommé directeur de projet afin de faciliter le déroulement des travaux requis pour mener à bien le projet. Dès l'an prochain, les bénéficiaires de l'aide à la complémentaire santé seront ainsi dispensés d'avance de frais. Pour parvenir à une solution rapide, l'Assurance maladie sera pour cette première étape l'interlocuteur privilégié des médecins, comme elle l'est déjà pour les soins des bénéficiaires de la couverture médicale universelle. Cette décision n'emporte pas de conséquences sur les dispositifs déjà existants chez d'autres professionnels de santé, comme les pharmaciens, par exemple.