14ème législature

Question N° 53715
de M. Pierre Morel-A-L'Huissier (Union pour un Mouvement Populaire - Lozère )
Question écrite
Ministère interrogé > Justice
Ministère attributaire > Justice

Rubrique > justice

Tête d'analyse > procédure

Analyse > garde à vue. réglementation.

Question publiée au JO le : 15/04/2014 page : 3320
Réponse publiée au JO le : 29/12/2015 page : 10804
Date de changement d'attribution: 27/08/2014
Date de renouvellement: 16/09/2014
Date de renouvellement: 23/12/2014
Date de renouvellement: 21/04/2015
Date de renouvellement: 04/08/2015

Texte de la question

M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur la garde à vue. La cour d'appel de Paris a débouté le 24 mars 2014 des avocats qui demandaient l'annulation d'une garde à vue pour défaut d'accès au dossier. L'accès au dossier n'est pas directement prévu par le code de procédure pénale mais par une directive européenne adoptée le 22 mai 2012. Il souhaiterait connaître la position du Gouvernement sur le sujet.

Texte de la réponse

La loi no 2014-535 du 27 mai 2014 a procédé à la transposition complète de la directive du 22 mai 2012 relative au droit à l’information des personnes suspectées ou poursuivies dans le cadre d’une procédure pénale, sans pour autant étendre le droit à l’accès au dossier au bénéfice des personnes placées en garde à vue. En effet, comme l’a souligné la commission présidée par le procureur général Jacques Beaume dans son rapport sur la procédure pénale remis le 10 juillet 2014 à Madame la ministre de la justice, le texte européen n’exige nullement un accès à l’ensemble du dossier dès ce stade de la procédure mais, ainsi qu’en dispose son article 7.2 « au plus tard, lorsqu’une juridiction est appelée à se prononcer sur le bien-fondé de l’accusation ». S’agissant des personnes privées de liberté, la directive exige simplement que soient mis à disposition de la personne ou de son avocat les documents « essentiels pour contester de manière effective conformément au droit national la légalité de l’arrestation ou de la détention ». Dans le cas spécifique de la garde à vue, il s’agit donc des procès-verbaux permettant de vérifier la régularité formelle de la mesure et qui sont, en application de l’article 63-4-1 du code de procédure pénale, communiqués à la personne ou son avocat, à savoir notamment le procès-verbal de notification de placement en garde à vue et de notification des droits à la personne, ainsi que les procès-verbaux d’audition. Pour autant, le gouvernement réfléchit actuellement, à la suite des préconisations du rapport « Beaume », à une extension raisonnée du droit d’accès au dossier dès l’enquête, au bénéfice de la personne suspectée.