Question de : M. Olivier Audibert Troin
Var (8e circonscription) - Les Républicains

M. Olivier Audibert Troin attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les résultats de l'enquête triennale du programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa), dirigée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La France y chute au 25e rang, soit deux places de perdues par rapport à la précédente édition de cette enquête d'évaluation internationale des acquis des élèves de quinze ans. Globalement, l'étude pointe l'écart qui se creuse entre les élèves très performants et peu performants. Cette situation ne peut perdurer sans remettre en cause l'égalité et la performance de notre système éducatif. Si le Pisa n'a pas pour but d'influencer les politiques, il doit participer à la prise de conscience des dirigeants. Aussi, il souhaiterait connaître les pistes engagées par le Gouvernement pour redonner à la France la place qui doit être la sienne en ce qui concerne son système éducatif.

Réponse publiée le 15 juillet 2014

Le programme PISA comporte trois dimensions : compréhension de l'écrit, culture mathématiques et culture scientifique. Tous les trois ans, l'étude se focalise plus particulièrement sur l'une d'entre elles ; en 2012, la culture mathématiques était ainsi à l'honneur. La culture mathématiques est l'aptitude d'un individu à raisonner en termes mathématiques et à utiliser des concepts, procédures, faits et outils mathématiques pour décrire, expliquer et prévoir des phénomènes. Plutôt que la maîtrise d'un programme scolaire déterminé, PISA évalue les compétences des élèves, appliquées dans des situations de la vie courante. Entre 2003 et 2012, la France enregistre une baisse du niveau moyen de ses élèves en culture mathématiques, qui se traduit par un recul de 5 places au classement des 34 pays de l'OCDE. Les résultats de cette dernière session montrent notamment que les élèves français manquent de confiance face aux mathématiques. Par ailleurs, contrairement à la tendance observée dans les autres pays de l'OCDE, on constate en France que le milieu social dont l'élève est issu conditionne de plus en plus sa réussite scolaire. La France occupe ainsi la dernière place du classement par rapport à cet indicateur en mathématiques. Pour la compréhension de l'écrit, les inégalités sociales pèsent également lourd dans les résultats des élèves. Les conclusions de l'enquête PISA parue en décembre 2013 sont donc venues conforter le choix des réformes ambitieuses engagées depuis deux ans, dans le cadre de la refondation de l'Ecole de la République, pour accompagner les élèves, notamment ceux rencontrant les plus grandes difficultés : la priorité au primaire pour assurer les apprentissages fondamentaux, la refondation de l'éducation prioritaire, la formation initiale des personnels, de nouveaux rythmes scolaires dans le premier degré, la valorisation de l'enseignement professionnel, l'entrée dans l'ère du numérique. Elles viennent également conforter la concentration des moyens nouveaux sur les territoires où les élèves en ont le plus besoin. L'année scolaire 2013-2014 a permis des premières évolutions structurelles. Le renouvellement des pratiques pédagogiques au sein de la classe a été engagé dans le premier degré pour mieux répondre aux besoins spécifiques de chaque élève et l'aider à progresser dans ses apprentissages et la construction de son parcours. Les évolutions se poursuivront à la rentrée 2014-2015, de manière cohérente et progressive, autour de quatre grands axes : accompagner les élèves dans leurs apprentissages et la construction de leur parcours pour une meilleure insertion sociale et professionnelle ; combattre les inégalités tout au long de la scolarité ; former, soutenir et accompagner les équipes pédagogiques et éducatives ; promouvoir une école à la fois exigeante et bienveillante. Enfin, alors que les élèves français sont parmi ceux de tous les pays de l'OCDE déclarant la plus forte anxiété et ayant les taux de réponse les plus faibles par peur de l'erreur, la conférence nationale sur l'évaluation des élèves, lancée le 24 juin dernier, doit permettre de changer le rapport des élèves français à l'erreur, à la faute, à l'échec en faisant évoluer en profondeur notre manière d'évaluer.

Données clés

Auteur : M. Olivier Audibert Troin

Type de question : Question écrite

Rubrique : Enseignement maternel et primaire

Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Dates :
Question publiée le 6 mai 2014
Réponse publiée le 15 juillet 2014

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