Rubrique > arts et spectacles
Tête d'analyse > Eurovision
Analyse > participation française. pertinence.
M. Dominique Baert interroge Mme la ministre de la culture et de la communication sur l'opportunité de poursuivre la participation de la France au concours de l'Eurovision. En effet, année après année, le message des pays fondateurs de la manifestation en 1956 - dont la France -, à savoir faire émerger artistes et chansons aux textes et à l'orchestration de qualité (pour être une référence et l'image de l'Europe !) tend d'évidence à se diluer ; ces dernières années, il n'y a plus guère de choix des jurys qui se soient vraiment inscrits dans nos mémoires comme de belles chansons ou musiques de référence ! Au vu des textes, musiques et groupes maintenant en compétition, il y a loin du « Nous les amoureux » de Jean-Claude Pascal en 1961, du « Premier amour » d'Isabelle Aubret en 1962, de « La poupée de cire » de France Gall en1965, « d'>Un banc, un arbre ou une rue » de Séverine en 1971, des superbes interprétations de Vicky Léandros en 1972, d'Anne Marie David en 1973, de Marie Myriam en 1977, de Corinne Hermès en 1983 ou des rythmes de Brotherhood of man en 1976, ou encore du formidable phénomène musical mondial que fut le groupe Abba (vainqueur en 1974 !). Rappelons en effet que le véritable nom de ce concours est « Grand prix Eurovision de la chanson européenne » : pour autant, aucun des vainqueurs des derniers concours n'a laissé de trace majeure dans les esprits, ni dans les hit-parades de l'Europe ou de la planète. À l'inverse, l'impression s'installe que les votes des jurys s'inscrivent de plus en plus dans une démarche de préférence géo-politique, qui n'a plus guère à voir avec la volonté fondatrice initiale. Au demeurant, cette participation française, très et trop peu glorieuse au final, est coûteuse : la compétition du 10 mai 2014 aura, à cet égard, été un plancher, car le glissement progressif est arrivé à son terme, la France terminant dernière du classement ! Faut-il persister dès lors à participer à une manifestation qui n'est plus, et de loin, le concours de qualité, porteur d'une image européenne référence musicale à vocation mondiale, qu'il devait être ? Voilà pourquoi, il lui demande, au moment où il y a nécessité de redresser les finances publiques, si le Gouvernement serait prêt à engager le retrait de la France de l'organisation du concours européen de l'Eurovision.