14ème législature

Question N° 56235
de M. Jacques Bompard (Non inscrit - Vaucluse )
Question écrite
Ministère interrogé > Affaires étrangères
Ministère attributaire > Affaires étrangères

Rubrique > politique extérieure

Tête d'analyse > Syrie

Analyse > minorités chrétiennes. persécutions. attitude de la France.

Question publiée au JO le : 27/05/2014 page : 4135
Réponse publiée au JO le : 01/07/2014 page : 5460

Texte de la question

M. Jacques Bompard attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur le sort des chrétiens en Syrie. Dans les zones contrôlées par la rébellion islamique, la situation des chrétiens est très préoccupante. Leur sort ne semble pas émouvoir le Gouvernement français qui continue de soutenir la rébellion syrienne. Pourtant les témoignages à propos des persécutions subies par les chrétiens se multiplient. Récemment, une religieuse (soeur Raghid), a évoqué des cas de crucifixions (des vidéos circulent sur internet montrant ces crimes horribles). Dans certaines régions, les djihadistes imposent aux populations chrétiennes un retour le statut de dhimmi : par exemple, le groupe djihadiste État islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui tient la ville de Raqqa, les chrétiens avaient le choix entre se convertir à l'islam, accepter l'imposition des conditions de « dhimmitude » du pacte d'Omar et verser la jizya, ou refuser et courir le risque d'être tués. En 2013, selon l'index mondial de persécution, près de 1 200 chrétiens ont péri en Syrie en raison de leur religion (record mondial). La crainte des brimades, des violences et de la mort a contraint de nombreux chrétiens à l'exode et à l'exil. Environ 450 000 chrétiens syriens se seraient réfugiés au Liban depuis 2011. Face à ce constat accablant, la France reste muette à de rares exceptions près. Le Gouvernement affirme condamner, bien timidement du reste, ces violences à l'égard des chrétiens, mais il continue à soutenir la rébellion qui maintient le chaos en Syrie et à proférer des menaces contre Bachar Al-Assad, empêchant tout apaisement. Il lui demande donc de clarifier la position de la France en faveur des chrétiens, en insistant sur le fait que traditionnellement notre pays était le protecteur des minorités chrétiennes au Moyen-Orient. Il lui demande également s'il compte mettre un terme au soutien de la France aux rebelles qui bloquent tout processus de paix.

Texte de la réponse

La France connaît les inquiétudes et les craintes des chrétiens du Proche et Moyen-Orient en cette période cruciale et demeure vigilante quant à leur situation. La visite du Président de la République au Vatican, le 24 janvier dernier, a permis d'échanger avec le Pape François sur la situation des chrétiens d'Orient et de réaffirmer la mobilisation constante de la France les concernant. La France entretient des relations anciennes avec les chrétiens de Syrie et elle est très attentive à leur situation dans le conflit tragique qui déchire aujourd'hui ce pays. Elle maintient des contacts réguliers avec les différentes églises locales et leurs responsables. Le régime de Damas, responsable d'une répression atroce contre son peuple afin d'étouffer ses revendications de liberté et de justice, a conduit le pays à la guerre civile et au chaos. La complicité avec des groupes jihadistes sème la confusion et vise à discréditer l'opposition démocratique. La France soutient la coalition nationale syrienne qui défend un avenir démocratique pour la Syrie et l'égalité de tous les citoyens quelle que soit leur communauté d'origine. La France est mobilisée pour dégager une solution politique basée sur le communiqué de la conférence de Genève, solution qui doit assurer la sécurité et l'égalité de tous les citoyens. En Irak, où la progression de l'EIIL menace l'unité du pays et la stabilité de la région, la France a immédiatement appelé les autorités irakiennes à protéger les populations civiles menacées, quelle que soit leur confession.