Rubrique > arts et spectacles
Tête d'analyse > cinéma
Analyse > maquilleurs. revalorisation de la profession.
M. Hervé Féron attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur la nécessaire revalorisation du métier de maquilleur professionnel dans le milieu du cinéma. Le 28 février 2014, lors de la 39e cérémonie des Césars, le réalisateur Guillaume Gallienne a rendu hommage à son chef maquilleur, sans qui son film « Guillaume et les garçons, à table ! » n'aurait pas été possible. Aux États-unis, l'Oscar des meilleurs maquillages et coiffures récompense depuis 1982 le créateur des meilleurs maquillages pour un film de l'année écoulée. En France, la réciproque n'existe pas pour les Césars, ce qui est regrettable pour une profession déjà sous-valorisée en France. En effet, la formation de deux ans est payante, à raison de 7 000 euros en moyenne l'année, et les garanties d'obtention d'un poste sont faibles. Les abus ne sont pas rares, puis que les maquilleurs sont encouragés à faire toujours plus de tournages, parfois à des horaires absurdes. Le salaire minimum à 43 heures par semaine est de 1397,55 euros pour un chef maquilleur et de 1 116 euros pour un assistant, lorsque les horaires sont respectés. Cependant, il n'y a pas de travail toute l'année. Il arrive souvent que des maquilleurs professionnels ne trouvent pratiquement pas de travail entre mi-octobre et mars. De plus, le matériel utilisé est à la charge des maquilleurs, ce qui constitue un coût supplémentaire (en moyenne de 1 000 euros par an). La précarité fait donc partie intégrante de cette profession. Plus encore, les maquilleurs professionnels subissent une pression de la part des réalisateurs et des assistants, en plus des efforts physiques qu'ils doivent fournir, ce métier se faisant essentiellement debout. Enfin, alors que ces travailleurs du cinéma s'affirment eux-mêmes comme des artistes, ils sont considérés comme des techniciens. On se trouve donc aujourd'hui face au problème d'un métier peu estimé alors qu'il contribue de façon essentielle à la création cinématographique. Il souhaite donc l'interroger sur les pistes de revalorisation du métier de maquilleur professionnel.