Rubrique > politique extérieure
Tête d'analyse > Nigeria
Analyse > sécurité des populations. attitude de la France.
M. François Loncle interroge M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur les progrès réalisés dans la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram. Fondée au Nigéria en 2002, Boko Haram prône un islam rigoriste, vise à imposer la charia et à instaurer un État islamique. Dans ce but, ce mouvement extrémiste déchaîne une violence effrénée, multipliant les incendies, les pillages, les massacres, les attentats, les enlèvements. Mêlant fanatisme aveugle et grand banditisme, il attaque notamment les écoles, les banques, les églises, les gares, les bases militaires, les postes de police, les hôtels, les marchés... Il ne limite plus les raids à son sanctuaire du nord-est, mais opère aussi dans la capitale, sur le littoral pétrolier et au Cameroun limitrophe, au point d'ébranler gravement l'État nigérian et de déstabiliser toute la région. Boko Haram constitue une réelle menace, d'autant que le nombre de ses recrues ne cesse d'augmenter, surtout parmi la jeunesse désoeuvrée. Depuis un an, l'organisation fondamentaliste a plongé le pays dans une spirale sanglante, massacrant 44 personnes à Konduga, 85 à Kawuri, 106 à Izghe, 336 à Gamboru ngala et plusieurs centaines de villageois sont exécutés, le 3 juin 2014, dans l'État de Borno. Considérant que « l'éducation occidentale est un péché » - traduction en langue haoussa de Boko Haram -, elle cible particulièrement les établissements scolaires, notamment ceux fréquentés par les jeunes filles, détruisant les bâtiments, tuant les élèves et les enseignants. Elle acquiert une sinistre notoriété, en procédant, le 14 avril 2014, à Chibok, au rapt de 223 lycéennes, condamnées à être réduites en esclavage ou mariées de force à des djihadistes. Soulevant une vague d'indignation générale, cet enlèvement massif entraîne une mobilisation internationale à laquelle la France prend une part significative, dans la mesure où plusieurs de nos ressortissants avaient été capturés en 2012-2013 par Boko Haram. Notre pays a d'abord dépêché sur place une « équipe spécialisée » dans le renseignement et la lutte antiterroriste. Le Président de la République a ensuite convoqué, le 17 mai 2014, un sommet à l'Élysée réunissant les chefs d'État nigérian, tchadien, camerounais, nigérien et béninois. Un plan de lutte régionale a été adopté, prévoyant notamment un mécanisme d'échange d'informations et un dispositif de surveillance renforcée des frontières. Il lui demande de lui fournir des précisions sur l'avancement de ce plan de coordination. Il voudrait connaître les résultats de la réunion de suivi qui se serait tenue à Londres. Il aimerait savoir si les recherches entreprises ont permis de localiser les lycéennes enlevées et d'avoir des informations sur leur sort. Il souhaite enfin qu'il lui précise les solutions envisagées pour que les atrocités et les crimes commis par les terroristes de Boko Haram ne restent pas impunis.