14ème législature

Question N° 60355
de M. Pierre Morel-A-L'Huissier (Union pour un Mouvement Populaire - Lozère )
Question écrite
Ministère interrogé > Écologie, développement durable et énergie
Ministère attributaire > Écologie, développement durable et énergie

Rubrique > environnement

Tête d'analyse > protection

Analyse > réchauffement climatique. lutte et prévention.

Question publiée au JO le : 15/07/2014 page : 5945
Réponse publiée au JO le : 19/08/2014 page : 7004

Texte de la question

M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur le réchauffement climatique. D'ici 2100, un rapport annonce une augmentation de la température pouvant atteindre 4,8°C. Cela engendrerait notamment une hausse du niveau des mers, une aggravation de l'insécurité alimentaire et un accroissement des risques d'extinction d'espèces. Il lui demande d'exprimer ses intentions en la matière.

Texte de la réponse

Les impacts actuels et potentiels du changement climatique sur la biodiversité et les écosystèmes sont importants. Ils illustrent à quel point notre environnement est constitué de systèmes complexes, ayant connu un climat relativement stable durant plusieurs milliers d'années et soumis, à présent, depuis quelques décennies, à un changement particulièrement rapide, qui équivaut à un choc, pouvant briser certains équilibres écosystémiques. Les politiques climatiques ont deux volets : celui de l'atténuation des causes, et celui de l'adaptation aux effets du changement climatique. Pour répondre à l'objectif européen de la baisse de 40 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 (par rapport à la référence 1990) et donc pour contribuer à la diminution des impacts du changement climatique, la France s'est doté d'un nouveau modèle énergétique. Le ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie (MEDDE) a développé des dispositifs réglementaires qui concourent à la mise en sécurité des personnes et des biens. Dès 2012, la Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, sous-titrée « Vers la relocalisation des activités et des biens » intègre dans la perspective du changement climatique, la nécessité d'anticiper l'évolution des phénomènes physiques d'érosion côtière et de submersion marine. Cela passe par une bonne connaissance des aléas et du fonctionnement des écosystèmes côtiers dans leur état actuel et une prévision de leur évolution à 10, 40 et 90 ans. Le Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC) publié en 2011 rappelle que la recherche sur les causes et mécanismes des effets induits des changements planétaires (incluant le changement climatique) sur la biodiversité est déjà largement intégré dans les priorités de la plupart des grands organismes de recherche concernés et que cette thématique de recherche est par ailleurs au coeur de la Stratégie nationale de recherche et d'innovation (SNRI). Parmi les 10 défis de la SNRI 2014, figurent la gestion sobre des ressources et l'adaptation au changement climatique ainsi que la sécurité alimentaire et le défi démographique. Cependant le changement climatique n'est qu'un facteur parmi d'autres qui affectent le recul du trait de côte, la biodiversité, les services écosystémiques ou la production alimentaire. Il faut s'attaquer à l'ensemble des causes de fragilisation comme par exemple la destruction des habitats ou les pollutions des milieux naturels, telles que l'abus de pesticides ou d'engrais, ou un traitement insuffisant des déchets. Dans ce domaine comme dans d'autres, les politiques climatiques sont un levier et le déclencheur d'une réflexion, mais s'inscrivent dans une politique plus large de transition écologique.