14ème législature

Question N° 63437
de M. Jean-Jacques Candelier (Gauche démocrate et républicaine - Nord )
Question écrite
Ministère interrogé > Intérieur
Ministère attributaire > Intérieur

Rubrique > étrangers

Tête d'analyse > immigration clandestine

Analyse > Pas-de-Calais. actions de l'État.

Question publiée au JO le : 02/09/2014 page : 7289
Réponse publiée au JO le : 28/06/2016 page : 6010

Texte de la question

M. Jean-Jacques Candelier interroge M. le ministre de l'intérieur sur la situation déplorable et inhumaine que vivent les migrants vivants en Côte d'Opale, notamment à Calais. Suite au démantèlement de ce qui est appelé « la jungle » en 2009, le Président de la République s'était indigné face à cette opération. Aujourd'hui, la situation n'a pas changé, voire a empiré puisque les structures d'accueil pour les populations ont fermé (lieu de distribution fermé le 2 juillet 2014 et accueil de jour accessible uniquement aux femmes). Les migrants, qui souhaitent gagner la Grande-Bretagne, sont présents sur notre sol suite aux politiques américaines et européennes à l'origine de désastres dans leurs différents pays d'origine. Les solutions d'hébergement sont largement insuffisantes et ne répondent pas à l'ampleur des besoins en la matière. Il lui demande s'il envisage la construction d'un centre humanitaire d'urgence à Calais géré par des ONG missionnées ou le haut-commissariat des Nations-unies, avant de trouver des solutions réellement adaptées.

Texte de la réponse

Le nombre très important - et en hausse depuis 2014 - de migrants franchissant la mer Méditerranée pour atteindre l'Europe a, depuis plusieurs mois, des répercussions sur la pression migratoire dans le Calaisis. Face à cette situation, le Gouvernement a pris toutes les mesures nécessaires pour sécuriser la frontière et prévenir les tentatives de passage illégal qui seules peuvent dissuader des arrivées massives à Calais. D'importants moyens en force de l'ordre ont été déployés dans la région pour tout à la fois renforcer la sécurité et la surveillance de la frontière franco-britannique et des infrastructures de transport mais également assurer la sécurité des Calaisiens et des migrants eux-mêmes. Des travaux de sécurisation ont été réalisés, notamment avec le concours de financements britanniques. Parallèlement, le Gouvernement a veillé à ce qu'un accompagnement humanitaire de qualité soit proposé. Les campements illégaux situés dans ou à proximité immédiate du centre-ville, qui exposaient pour plusieurs d'entre eux leurs occupants à des risques pour leur santé, ont été évacués conformément aux décisions de justice rendues en ce sens. En réponse aux besoins humanitaires, un centre d'accueil de jour, le centre Jules Ferry, a été ouvert par l'Etat en janvier 2015, en lien avec la Ville de Calais et un opérateur associatif. Il distribue 2 200 repas chaque jour et offre l'accès à environ 500 douches. Sur le campement qui s'est constitué spontanément autour de ce centre, des mesures d'assainissement et un dispositif d'hébergement et de mise à l'abri ont été progressivement déployées. Dès mars 2015, 200 places d'hébergement pour personnes vulnérables ont été ouvertes dans l'enceinte du centre Jules Ferry. 300 places d'hébergement dans des tentes de la Sécurité Civile ont également été aménagées. Enfin, depuis le 11 janvier 2016, a été mis en place un centre d'accueil provisoire pouvant accueillir 1 500 migrants dans 125 conteneurs de 12 places chacun, pourvus de l'eau, du chauffage et de l'électricité. Parallèlement, le Gouvernement a veillé à aménager des voies de sortie pour ceux qui se trouvent aujourd'hui dans une impasse. Les services du ministère de l'intérieur se sont mobilisés pour assurer une entrée rapide dans la procédure d'asile pour tous les migrants qui s'engagent dans cette voie et qui sont susceptibles de relever d'une protection internationale. Depuis septembre 2014, ce sont ainsi plus de 2 000 migrants qui ont pu être orientés vers un hébergement au titre de la demande d'asile en dehors de Calais. De même, depuis la fin octobre 2015, tout migrant qui renonce à son projet migratoire peut bénéficier d'un accueil temporaire dans un centre d'accueil et d'orientation pour recevoir une information sur la demande d'asile en France et les aides au retour. ce sont ainsi près de 3 000 d'entre eux qui ont quitté Calais dans ce cadre et ont rejoint l'un des 112 centres ouverts sur l'ensemble du territoire. Comme vous le voyez, le Gouvernement a déployé à Calais, en parallèle de ses actions de sécurisation de la frontière et de lutte contre l'immigration irrégulière et les filières, un volet humanitaire ambitieux.