Rubrique > politique extérieure
Tête d'analyse > Cisjordanie
Analyse > terres. propriété. attitude de la France.
M. Hervé Féron alerte M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur la décision du gouvernement israélien d'accaparer des terres en Cisjordanie. À peine quelques jours être parvenu à un cessez-le-feu avec les autorités palestiniennes, le premier ministre israélien a annoncé la confiscation de près de 400 hectares à proximité de la colonie de Gva'ot, en représailles à l'évènement déclencheur de l'opération « bordure protectrice », à savoir le meurtre de trois étudiants israéliens courant juin 2014, attribué au Hamas. Les opérations militaires qui ont suivi dans la bande de Gaza ont causé près de 2 150 morts et 10 900 blessés du côté palestinien en deux mois de conflit, avant que n'intervienne le cessez-le-feu. Alors que des négociations doivent s'ouvrir ce mois-ci pour parvenir à une paix durable, cette décision du gouvernement israélien est irresponsable et dangereuse pour la suite du processus de pourparlers. C'est une nouvelle agression et une punition dramatique infligée au peuple palestinien qui subit déjà depuis de nombreuses années des restrictions intolérables aux droits fondamentaux reconnus à tout individu. Les habitants, et notamment les paysans des villages de Wadi Fukin, Husan, Nhalin et Jab'Sourif, se voient interdire l'accès aux terrains relevant de leur propriété, avec des risques de renforcer la précarité dans laquelle nombre d'entre eux sont d'ores et déjà plongés. Il est également important de signaler que des projets humanitaires comme la modernisation du système d'irrigation de Wadi Fukin, où plus de 100 hectares sont accaparés par Israël, ont fait l'objet d'un financement solidaire de la part de plusieurs collectivités publiques françaises dans le but d'améliorer le quotidien des habitants de Cisjordanie. Il lui demande ainsi à ce que le Gouvernement intervienne auprès d'Israël en lien avec la coopération internationale pour faire cesser ces agissements qui nuisent à la recherche d'une solution pérenne reposant sur deux États cohabitant dans les frontières de 1967 et que la France soit moins indulgente vis-à-vis des actes intolérables perpétrés par les deux parties au conflit.