14ème législature

Question N° 6452
de M. Fabrice Verdier (Socialiste, républicain et citoyen - Gard )
Question écrite
Ministère interrogé > Écologie, développement durable et énergie
Ministère attributaire > Écologie, développement durable et énergie

Rubrique > énergie et carburants

Tête d'analyse > hydrocarbures

Analyse > permis d'exploration. bassin d'Alès.

Question publiée au JO le : 09/10/2012 page : 5455
Réponse publiée au JO le : 13/08/2013 page : 8701
Date de changement d'attribution: 03/07/2013

Texte de la question

M. Fabrice Verdier attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur la question des permis d'exploration accordés aux entreprises pétrolières sur le bassin d'Alès. Il l'alerte particulièrement sur le permis exclusif de recherche d'hydrocarbures liquides ou gazeux dit permis du bassin d'Alès. La société détentrice de ce permis a fait connaître son intention de procéder à une campagne de prospection sismique. Le contenu du permis fait apparaître des zones d'ombre sur les intentions réelles du détenteur du permis, qui pourraient contrevenir aux dispositions de la loi n° 2011-835 du 13 juillet 2011. Aussi, il lui demande de bien vouloir procéder à son réexamen. Il milite pour l'abrogation pure et simple de ce permis ainsi que de celui de la plaine d'Alès, compte tenu de l'opposition catégorique des élus, des collectifs et des populations locales.

Texte de la réponse

La loi n° 2011-835 du 13 juillet 2011 a interdit l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par des forages suivis d'opérations de fracturation hydraulique de la roche. En conséquence, aucun permis exclusif de recherche d'hydrocarbures liquides et gazeux visant de l'huile ou du gaz de roche mère ayant recours à cette technique ne peut être délivré sur le territoire français. Lors de la conférence environnementale de septembre 2012, le Président de la République a rappelé que « dans l'état actuel de nos connaissances, personne, je dis bien personne, ne peut affirmer que l'exploitation des gaz et huile de schiste par fracturation hydraulique, seule technique aujourd'hui connue, est exempte de risques lourds pour la santé et pour l'environnement », ajoutant que « s'agissant de l'exploration et de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, telle sera ma position durant le quinquennat. ». En conformité avec les engagements pris par le Président de la République, les arrêtés prononçant le rejet des huit demandes de permis déposées qui visaient des objectifs non conventionnels et supposaient l'utilisation de la fracturation hydraulique, demandes qui suscitaient légitimement l'inquiétude dans les territoires concernés, ont été signés le 26 septembre 2012. Le 14 juillet 2013, Le Président de la République a rappelé que « tant que [qu'il serait] Président, il n'y aura pas d'exploration du gaz de schiste en France », compte tenu des risques comportés par les techniques employées aujourd'hui. A fortiori en va-t-il de même de l'exploitation. Concernant le permis dit du Bassin d'Alès, le pétitionnaire a produit des rapports en application de l'article 2 de la loi du 13 juillet 2011, conformes au respect de son article 1 interdisant le recours à la fracturation hydraulique. Afin de répondre aux inquiétudes qui se sont exprimées, la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie a demandé au Préfet de mettre en place une expertise indépendante pour veiller scrupuleusement à la stricte conformité avec la loi des opérations prévues au regard des objectifs géologiques visés. La position du Gouvernement est ferme et constante : s'il s'avère, dans le cadre d'une demande de permis, que la technique envisagée est la fracturation hydraulique, ou si une demande concerne des strates géologiques visant des gaz de schiste, il n'y aura pas de permis délivré. Enfin, conformément aux engagements du Premier ministre dans son discours de politique générale et aux recommandations du Conseil d'État depuis décembre 2010, le Gouvernement a engagé la réforme du code minier qui, dans son état actuel, n'est pas conforme à l'article 7 de la Charte de l'environnement. Cette charte prévoit l'obligation d'information et de participation du public préalablement à toutes les décisions ayant un impact sur l'environnement. Le projet de loi portant réforme du code minier est en voie d'achèvement et sera déposé au Parlement d'ici la fin de l'année 2013.