DOM-ROM : Martinique
Question de :
M. Jean-Philippe Nilor
Martinique (4e circonscription) - Gauche démocrate et républicaine
M. Jean-Philippe Nilor alerte Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la situation sanitaire de la Martinique. Un grand principe constitutionnel établit que la France « garantit à tous, notamment à la mère et à l'enfant, (...) la protection de la santé ». Il apparaît clairement que l'État y déroge, si l'on se réfère à la situation sanitaire en outre-mer et plus particulièrement en Martinique. C'est ce que révèle la Cour des comptes dans un accablant rapport paru en juin 2014 sur la situation sanitaire qui frappe les outre-mer et qui concerne 2,7 millions de personnes dont près de 400 000 Martiniquais. Elle déplore une pénurie de personnels médicaux qui provoque la saturation des urgences hospitalières, un turnover des équipes médicales étourdissant, un recours systématique aux mercenaires pour des contrats inférieurs à six mois voire limités à un mois, des moyens déployés inégaux selon les territoires et des dépenses de protection sociale mal réparties. En somme, elle dénonce un système de soins qui n'est pas à la hauteur des enjeux sanitaires en outre-mer. Pourtant, il est de notoriété publique que les déterminants de santé, c'est-à-dire les facteurs socio-économiques mais aussi climatiques et environnementaux, rejaillissent sur la santé des populations ; que l'écart de développement entre les outre-mer et l'hexagone est de 13 années pour la Martinique ; que le taux de mortalité infantile est plus de deux fois supérieur à celui du niveau national (8,8 enfants décédés avant l'âge d'un an pour mille naissances vivantes en Martinique). S'il sait que les maladies telles que le diabète, l'hypertension, l'obésité morbide progressent au même rythme que la dépendance alimentaire vis-à-vis de l'hexagone s'accroît, s'il n'ignore pas que les malformations chez les enfants et les cancers se développent après avoir cautionné des décennies d'empoisonnement phytosanitaire et si les quelques cas de chikoungounia dans le sud de la France rappellent que l'un des départements les plus affectés est la Martinique, actuellement classée en phase épidémique avec plus de 53 000 cas recensés depuis son apparition fin décembre, au regard de l'efficacité des politiques de santé et des moyens dévolus à la santé en outre-mer jusqu'à aujourd'hui, l'on peut à juste titre s'interroger sur la responsabilité et les priorités de l'État. Il lui demande quelles mesures elle entend prendre afin que les efforts en direction des services de santé en outre-mer traduisent une réelle volonté d'œuvrer pour la santé des ultramarins.
Auteur : M. Jean-Philippe Nilor
Type de question : Question écrite
Rubrique : Outre-mer
Ministère interrogé : Affaires sociales, santé et droits des femmes
Ministère répondant : Solidarités et santé
Date :
Question publiée le 23 septembre 2014
Date de cloture :
20 juin 2017
Fin de mandat