Rubrique > politique extérieure
Tête d'analyse > Sri Lanka
Analyse > situation politique.
M. Céleste Lett attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur la situation du peuple tamoul au Sri Lanka. Selon les estimations de l'ONU, la guerre civile qu'a connue le pays, commencée en 1972, puis largement reprise en 2005 et 2009 par l'élimination des séparatistes, aura coûté la vie à 100 000 victimes directes et indirectes, dont près de 40 000 auraient péri au cours des derniers mois d'affrontement entre forces gouvernementales et population tamoule injustement qualifiée de « rebelle » pour justifier les atrocités perpétrées par le pouvoir en place. Depuis son indépendance en 1948, jamais le pays n'aura connu de telle division entre d'un côté la population civile tamoule, majoritairement pacifique, et de l'autre la minorité violente, plus connue sous le nom de « tigre tamoul ». Aujourd'hui, ce peuple meurtri, persécuté, bafoué dans ses droits et libertés les plus élémentaires doit faire face à d'innombrables attaques toujours plus dévastatrices de l'État sri lankais, à la confusion des genres, tout comme à l'impuissance dont la communauté internationale fait preuve. C'est ainsi qu'une commission mandatée le 12 avril 2011 par le secrétaire général de l'ONU a conclu « à l'échec grave des Nations-unies dans sa capacité de répondre aux premières alertes comme aux instants les plus critiques, et ce au détriment de centaines de milliers de civils, en contradiction avec les principes fondamentaux et les responsabilités de l'organisation ». Suite à ces déclarations fracassantes, le conseil des droits de l'Homme a souhaité diligenter une enquête sur les présumés crimes et violations des droits et libertés en envoyant sur ce territoire une équipe. Ces investigations n'ont malheureusement jamais pu aboutir et pour cause, elles se sont au contraire toujours heurtées au rejet du pouvoir sri lankais, peu enclin à assumer l'entière responsabilité de ses actes et dévoiler aux yeux du monde l'ignominie des agressions commises contre son propre peuple. Il lui demande donc de lui indiquer les mesures qui seront mises en œuvre par la France pour contraindre les autorités sri lankaises à tenir leurs engagements, démilitariser les zones occupées, cesser de différer la tenue d'élections locales et plus largement permettre la démocratisation du régime afin de garantir, une fois pour toutes, les libertés et droits fondamentaux au peuple tamoul.