Rubrique > professions de santé
Tête d'analyse > pharmaciens
Analyse > statut. perspectives.
M. Martial Saddier attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur le projet de réforme de la profession réglementée de pharmacien d'officine. Aujourd'hui, il existe 22 000 officines, employant environ 150 000 personnes, et réparties de manière homogène sur l'ensemble du territoire français assurant ainsi un service de proximité pour nos concitoyens. Or la suppression du monopole des pharmacies risque de conduire à un certain nombre de complications. D'une part, dans le but de permettre aux ménages de réaliser des économies, le Gouvernement prévoit d'autoriser la vente de médicaments dans les grandes surfaces. Toutefois, cette mesure pourrait engendrer une surconsommation ainsi que des accidents iatrogènes (à titre d'exemple, la Grande-Bretagne déplore 300 morts chaque année par overdose médicamenteuse suite à l'absorption de médicaments non prescrits et accessibles dans les supermarchés). D'autre part, en autorisant l'ouverture du capital des pharmacies à des non-pharmaciens, les investisseurs financiers se saisiront de l'affaire avec pour objectif de maximiser la rentabilité du point de vente. Enfin, la concentration du réseau et la libéralisation de la vente de médicaments dans les supermarchés entraînera la destruction du maillage territorial et des emplois de proximité, risquant à terme d'ajouter des déserts pharmaceutiques aux déserts médicaux existants. Aussi, il souhaiterait connaître les intentions du Gouvernement sur ce sujet et les mesures qu'il entend prendre pour conserver le savoir-faire des pharmaciens ainsi que le service de proximité qu'ils assurent au quotidien, y compris dans les territoires les plus défavorisés.