Rubrique > défense
Tête d'analyse > matériels
Analyse > aéronautique. EADS et BAE. rapprochement.
M. Jean-Jacques Candelier attire l'attention de M. le ministre de la défense sur le projet de fusion entre le groupe d'aérospatiale EADS (Airbus, Eurocopter, Arianespace) et le groupe BAE systems (British aerospace). Cette fusion représente un risque majeur pour l'avenir de l'industrie aérospatiale européenne et un risque majeur pour l'indépendance de l'Union européenne et de notre pays vis-à-vis des États-unis. En France, une telle fusion mettrait en danger de mort les entreprises Thalès, Dassault, DCN et Nexter. EADS n'a pas besoin de BAE systems, puisque ses filiales Airbus, Atr, Mbda, Eurocopter, Ariane et Astrium font déjà jeu égal avec leurs concurrents américains. BAE systems est avant tout un groupe d'armement et de service dont les produits vont des avions de combat, aux blindés en passant par les sous-marins, les frégates. Il est un fournisseur privilégié du pentagone et son actionnariat est constitué à 80 % de fonds de pension américains et britanniques. Les exigences des propriétaires de BAE systems pour la gouvernance du futur groupe sont simples : interdiction de toutes interventions politiques sur les choix stratégiques, éviction des actionnaires publics, forte augmentation des dividendes des actionnaires, mainmise anglo-américaine sur toutes les activités d'armement. BAE systems est confronté à la réduction drastique des budgets militaires européens et à la stagnation de celui des États-unis. C'est pourquoi fusionner avec EADS constitue une aubaine financière pour les actionnaires de BAE systems qui pourront ainsi bénéficier du fait qu'EADS tire l'essentiel de ses revenus de ses activités civiles (Airbus, Ariane, Astrium, Atr) d'un carnet de commandes de plus de 4 500 Airbus (soit plus de 300 milliards d'euros) et d'une trésorerie de 10 milliards. Il lui demande donc quelle est la stratégie industrielle choisie par EADS, dont l'État est actionnaire, quel sera l'impact sur les activités de défense, notamment celles de Mbda et de Cassidian, voire celles d'autres groupes comme Thalès, Safran et Dassault et quel poids les activités militaires prendraient par rapport aux activités civiles d'EADS, alors que les budgets de la défense décroissent en Europe.