Question de : Mme Sylvie Tolmont
Sarthe (4^e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Mme Sylvie Tolmont alerte Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la mise en vente des cigarettes parfumées et ses impacts inquiétants sur les adolescents. En effet, des études révèlent que plus de 30 % des consommateurs de cigarettes aromatisées, commercialisées depuis 2006, sont âgés de treize ans. Cette information prouve qu'il ne s'agit pas d'une volonté des industriels du tabac d'élargir leur offre à destination d'un public adulte fumeur, mais véritablement d'une stratégie de séduction à l'attention des plus jeunes. Des témoignages précis relatent que des collégiens, entrés en 6e cette année, ont déjà eu la possibilité de « goûter » des cigarettes à la fraise au sein de leur établissement. Des sondages indiquent que plus de 50 % des personnes interrogées sur la question pensent que les cigarettes aromatisées sont moins dangereuses que les autres. Ces éléments soulignent la gravité de la commercialisation de ce produit. Le caractère parfumé et coloré de ces cigarettes leur confère une dimension attractive et en font un produit d'initiation dont le risque de fidéliser le consommateur est fort. Sous un aspect ludique et dans un packaging attrayant, la teneur en goudron et nicotine de ces cigarettes est tout à fait sérieux, entraînant, comme les cigarettes traditionnelles, une dépendance rapide au tabac pour tout fumeur novice. Enfin, ce produit minimalise et banalise les dangers du tabac, annulant tous les messages de prévention anti-tabac véhiculés ces dernières années. À l'heure où la prise de conscience des méfaits du tabac est grandissante, il est nécessaire de réengager des campagnes de prévention sur la question des jeunes et du tabac et de réfléchir à la mise en place de mesures restrictives dans la vente des cigarettes aromatisées. Ce travail de sensibilisation devra se porter aussi sur les buralistes, qui ne respectent pas toujours l'âge légal pour acheter du tabac, afin de compter sur leur collaboration dans le cadre d'une éventuelle prochaine réglementation. Elle lui demande, par conséquent, quelles sont ses intentions sur ce sujet.