Question de : M. Stéphane Travert
Manche (3e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

M. Stéphane Travert attire l'attention de M. le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique sur les inquiétudes des distributeurs de carburants face au projet de suppression des crédits accordés au comité professionnel de la distribution des carburants (CPDC). En effet, le CPDC permet d'aider les détaillants en carburant à moderniser leurs stations-services et à se mettre en conformité avec les règles environnementales ; il accompagne également les détaillants dans l'évolution de leur profession et garantit ainsi le maintien d'un service de proximité déjà très affecté par la grande distribution. Aujourd'hui, il ne subsiste que 6 000 stations-service de proximité alors qu'elles étaient 22 000 en 1991 entraînant ainsi la suppression de nombreux emplois. Avec la suppression de ces subventions ce serait 2 200 dossiers actuellement en attente au CPDC qui n'obtiendraient aucun remboursement des frais engagés mettant ainsi la pérennité de ces détaillants en danger. Il lui demande quelles sont les intentions du Gouvernement sur ce dossier et quelles sont les solutions qu'il entend mettre en œuvre pour maintenir un maillage territorial des distributeurs de carburant.

Réponse publiée le 17 février 2015

Créé par le décret n° 91-284 du 19 mars 1991, le comité professionnel de la distribution de carburants (CPDC) dont le budget est intégralement étatique, a pour mission d'engager des actions sous la forme d'aides financières individuelles, en faveur des distributeurs de carburants indépendants : aides à l'environnement (sécurité des biens et des personnes), aides au développement (modernisation et diversification des activités), aides sociales (en cas de fermeture). Il est en outre également chargé de veiller au maintien d'une répartition équilibrée des stations-service sur l'ensemble du territoire national. Dans un contexte budgétaire contraint, le Gouvernement a décidé de supprimer la ligne budgétaire relative au financement du CPDC du programme 134 dans la Loi de finances (LFI) 2015, avec pour conséquence, la dissolution et la mise en liquidation de ce comité qui consomme 28 % de son budget en frais de fonctionnement. Pour autant, conscient des difficultés engendrées par la disparition de cet organisme, le Gouvernement n'envisage pas de supprimer le soutien qu'il apportait aux plus petites des quelques 11 000 stations-service réparties sur le territoire métropolitain. C'est ainsi que les dossiers déposés auprès du CPDC avant le 31 décembre 2014 et, à titre exceptionnel, certains dossiers déposés après cette date et identifiés comme extrêmement urgents, feront l'objet d'aides attribuées dans le cadre d'une opération nationale renouvelable du Fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce (FISAC), dotée de 2,5 M€ en 2015. Seules les demandes d'aides pour la dépollution après fermeture du commerce, et certaines demandes d'aides sociales non éligibles au FISAC, pourront être traitées dans le cadre de dispositifs alternatifs qui seront déterminés au cours de l'année 2015. On peut noter enfin, que les modifications de la nomenclature, engendrées par la directive « Seveso III » et celles effectuées en marge de sa transposition, qui entreront en vigueur le 1er juin 2015 (décret n° 2014-285 du 3 mars 2014 modifiant la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement abrégées en ICPE) auront pour effet que les stations-service distribuant moins de 500 m3 ne seront plus, à cette date, des ICPE. En conséquence, elles ne seront plus astreintes aux mises aux normes afférentes à la qualité d'ICPE pour lesquelles le Gouvernement leur avait déjà octroyé un délai de 3 ans, jusqu'au 31 décembre 2016 (Art. 11 de la loi n° 2014-344 du 17 mars 2014 relative à la consommation). Par ailleurs, le Gouvernement souhaitant maintenir son soutien à l'économie de proximité, les stations-service indépendantes pourront à compter du 1er janvier 2015, percevoir des aides par le biais du FISAC ou du Régime social des indépendants (RSI), voire de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), en fonction de la nature de leur demande.

Données clés

Auteur : M. Stéphane Travert

Type de question : Question écrite

Rubrique : Énergie et carburants

Ministère interrogé : Économie, industrie et numérique

Ministère répondant : Écologie, développement durable et énergie

Dates :
Question publiée le 11 novembre 2014
Réponse publiée le 17 février 2015

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