Rubrique > santé
Tête d'analyse > épidémies
Analyse > risques. lutte et prévention.
M. Pierre Lellouche interroge M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur les mesures que le Gouvernement compte prendre pour endiguer l'épidémie d'ebola et sur ce qu'il compte faire pour mobiliser l'Union européenne. Lors de la séance de questions au Gouvernement du mercredi 22 octobre 2014, il a alerté le Gouvernement sur le manque de réponse apportée par l'Union européenne à la grave crise d'ebola en cours de propagation. Lors de cette séance, la secrétaire d'État chargée du développement et de la francophonie s'est félicitée de l'action menée par le ministre des affaires étrangères et l'Union européenne en ces termes : « Vous dites M. Lellouche, que la montagne a accouché d'une souris, mais cela n'est pas vrai. Il était indispensable de nommer un coordinateur européen, afin de coordonner, au niveau national et international, les forces et les moyens européens qui ont été annoncés ». Huit jours plus tard, dans une interview au journal Le Monde, Jean-François Delfraissy, coordinateur auprès du Premier ministre des actions de la France contre l'épidémie de fièvre ebola, jugeait l'action de l'Union européenne en ces termes : « En dehors de la recherche, il manque une cohérence européenne, même si un « M. Ebola » vient d'être désigné par la Commission. Il n'y a pas de mobilisation européenne ». Alors qui croire ? La secrétaire d'État chargée du développement et de la francophonie, qui juge l'action européenne suffisante ou le professeur Jean-François Delfraissy, président de l'institut de microbiologie et des maladies infectieuses d'Aviesan et coordinateur auprès du Premier ministre des actions de la France contre l'épidémie de fièvre Ebola, qui lui juge qu'« il n'y a pas de mobilisation européenne » ? Bon nombre d'experts, français et étrangers, ont le sentiment que l'Union européenne n'a pas pris conscience du danger que représente le virus ebola et qu'elle n'emploie pas les moyens suffisants pour combattre la propagation du virus. Il demande une nouvelle fois au Gouvernement d'intervenir auprès de l'Union européenne pour que cette dernière se mobilise enfin. Enfin, il en profite pour rappeler que la ministre de la santé étant présente dans l'hémicycle le 22 octobre 2014, il eût été fort appréciable d'avoir son sentiment sur le sujet. Sans vouloir mettre en cause les compétences de Mme Annick Girardin, il est quand même curieux que la ministre de la santé cède sa place à la secrétaire d'État chargée du développement et de la francophonie, il lui semblait pourtant que ce sujet relevait pleinement de ses attributions et la dangerosité du phénomène implique une mobilisation totale et constante du ministère de la santé.