Rubrique > établissements de santé
Tête d'analyse > hôpitaux publics
Analyse > hausse de l'activité. conditions de travail. conséquences. Haute-Savoie.
Mme Virginie Duby-Muller alerte Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la situation préoccupante dans laquelle se trouve le domaine de la santé en Haute-Savoie, renforcée par la fin du droit d'option en matière d'assurance maladie des frontaliers. En effet de nombreux médecins généralistes et spécialistes s'accordent à dénoncer la surcharge et les délais d'attente particulièrement longs que le passage des frontaliers à la sécurité sociale a aggravé. Des témoignages de médecins, relayés par la presse locale, nous informent que les consultations sont continues, toute la journée, tous les quarts d'heure sans pause autre que celle du déjeuner. Ils mettent également en évidence leur incapacité à prendre de nouveaux patients. Ils s'inquiètent aussi des délais toujours plus importants pour un rendez-vous chez un spécialiste. De neuf à douze mois pour un ophtalmologiste, six à douze mois pour un gynécologue et six mois pour un dermatologue. De plus il faut compter quinze jours pour un rendez-vous pour une IRM, huit à dix jours pour une échographie. Ils expliquent qu'avant la fin du droit d'option en matière d'assurance maladie des frontaliers, ils pouvaient les faire suivre en Suisse pour de nombreuses spécialités et examens : IRM, scanner, orthopédie, pédiatrie, gynécologie, cancérologie, ophtalmologie et dermatologie. Une note du Centre hospitalier Alpes Léman (CHAL) a récemment été envoyée aux médecins qui annonçait que par saturation des demandes de rendez-vous d'imagerie « extérieures » les actes seraient priorisés pour les patients hospitalisés. Dans une question écrite du 18 mars 2014 (n° 52 135), elle alertait la ministre des affaires sociales et de la santé sur la hausse d'activité inquiétante des hôpitaux du département de la Haute-Savoie et plus généralement du domaine de la santé en Haute-Savoie. Elle signalait également l'aggravation que le basculement des frontaliers à la sécurité sociale allait entraîner sur les conditions de travail (et la santé) du personnel de santé mais aussi sur la qualité et l'accès aux soins des patients. Elle demandait les mesures concrètes qui allaient être prises en faveur des professionnels de santé et des patients pour endiguer ces difficultés. À ce jour, elle n'a toujours pas obtenu de réponse. Aussi la pénurie de médecins sur le secteur du Genevois, les nombreux départs en retraite, l'augmentation constante de la population, le basculement des frontaliers à la sécurité sociale rendent la situation particulièrement urgente et préoccupante. Elle souhaiterait donc connaître son sentiment et réitère sa demande pour connaître les mesures concrètes prises.