Rubrique > politique extérieure
Tête d'analyse > zones rouges
Analyse > conséquences. perspectives.
M. François Loncle attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur la délicate problématique des zones rouges dans le monde. Ces zones rouges ont été instaurées pour alerter les résidents, les voyageurs, les touristes sur les risques potentiels à parcourir une région délimitée. Il s'agit d'un dispositif d'information et de prudence dont la nécessité ne peut être mise en cause, en ce sens qu'il a souvent permis de prévenir des drames et sauver des vies humaines. Cependant son application peut s'avérer trop rigide et avoir des effets contre-productifs. Ainsi une large partie du continent africain est à présent située en zone rouge. Par exemple près des deux tiers du territoire du Niger sont placés, depuis plus de quatre ans, en zone rouge, ce qui signifie qu'il est « fortement déconseillé » de s'y rendre. Cette décision est la conséquence de la prise d'otages des salariés d'Areva à Arlit en 2010. De ce fait la région d'Agadez s'est retrouvée quasiment interdite. En tout cas maintes ONG humanitaires ont été dans l'obligation de partir par mesure de précaution. L'économie locale souffre fortement de cette situation qui est souvent perçue comme discriminatoire par la population locale. Or la région d'Agadez est désormais protégée par les 5 000 hommes des forces de sécurité nigériennes, ainsi que par des troupes françaises, américaines et européennes. Il ressort de ces observations qu'il n'est certes pas question de supprimer les zones rouges, mais qu'il convient de les adapter. Aussi il lui demande de lui indiquer comment le système des zones rouges peut rester un outil réactif et évolutif qui continue d'assurer la sécurité des ressortissants français, sans pour autant restreindre gravement l'assistance humanitaire et le développement économique des régions concernées.