Rubrique > tourisme et loisirs
Tête d'analyse > réglementation
Analyse > taxe de séjour. salariés en déplacement. exemption. perspectives.
M. Christian Franqueville attire l'attention de M. le secrétaire d'État, auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger, sur les conséquences de la taxe de séjour pour les établissements hébergeant essentiellement des salariés en déplacement professionnel. La possibilité de percevoir la taxe de séjour fut étendue, en 1988, à toutes les communes qui réalisent des actions de promotion touristique. Depuis, au fil des années, nombreuses sont celles qui choisissent effectivement d'instaurer cette taxe. Il se trouve que jusqu'au 31 décembre 2002, les salariés en déplacement professionnel étaient exemptés de taxe de séjour. C'est la loi de finances initiale pour 2002 et les décrets d'application n° 2002-1548 et n° 2002-1549 du 24 décembre 2002 s'y rapportant, qui ont modifié le champ d'application de cette taxe. Dès lors, la catégorie susnommée y a été assujettie. Aujourd'hui, alors que l'économie française est en crise, les établissements d'hébergement situés en milieu rural avec peu d'atouts touristiques privilégient l'argument économique pour parvenir à maintenir un certain niveau (en volume) de clientèle. Dès lors, cette dernière présente un profil particulier : la clientèle y est essentiellement constituée de salariés en déplacement professionnel, séduits par l'argument économique, plutôt que de touristes. Avec ce type de clientèle, la concurrence des prix est rude et nombre d'établissements concèdent des tarifs inférieurs à ceux pratiqués habituellement. Ce geste commercial devient souvent l'unique manière de prendre l'avantage dans les procédures de comparaison de prestations qu'effectuent en effet les entreprises clientes qui souhaitent faire héberger leurs salariés pour la durée d'un chantier local. Or ces pratiques de tarifs revus à la baisse, de plus en plus fréquentes, permettent bien souvent de ne couvrir que les frais afférents à l'activité (entretien du gîte, chauffage, renouvellement du mobilier, etc.) sans laisser grande possibilité d'enregistrer des bénéfices, fussent-ils minimes. Dans ce contexte fort contraint qui est celui du secteur économique de l'hébergement en milieu rural et peu touristique, l'instauration nouvelle de la taxe de séjour pour les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui en font le choix, est accueillie avec beaucoup de difficultés. Ces établissements, qui s'acquittent déjà par ailleurs de la taxe foncière et de la taxe d'habitation, perçoivent mal l'instauration de cette taxe supplémentaire, qui sert en principe à financer les dépenses liées à la fréquentation touristique de l'EPCI. S'il est vrai que cette taxe est en principe acquittée par le client qui passe une nuit dans l'établissement, son paiement augmente, dans certains cas, la facture de près de 10 %. Cela constitue une charge supplémentaire non négligeable pour les entreprises qui représentent l'essentiel de la clientèle des établissements d'hébergement en milieu rural. On peut en effet constater que ce type de clientèle entreprend déjà une négociation sur les tarifs de base proposés pour l'hébergement de salariés en déplacement professionnel. Dès lors, comment imaginer qu'elle accepte une ligne supplémentaire sur sa facture ? Sur les territoires qui subissent l'instauration nouvelle de la taxe de séjour, où les clients constatent par conséquent un changement soudain sur la somme totale qui leur était facturée jusqu'alors, ce sont donc bel et bien les établissements concernés qui vont devoir absorber la différence s'ils ne veulent pas perdre leur clientèle au bénéfice d'un concurrent plus compétitif. Aussi, il lui demande s'il est envisageable que les salariés en déplacement professionnel fassent de nouveau partie du champ des personnes exonérées de la taxe de séjour, ce afin de pallier les difficultés déjà rencontrées, en milieu rural, par les établissements qui accueillent presque exclusivement ce type de clientèle.