Rubrique > professions de santé
Tête d'analyse > masseurs-kinésithérapeutes
Analyse > formation. revendications.
M. Gilles Bourdouleix appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la réforme de la formation des masseurs-kinésithérapeutes. Le 10 décembre 2014, les représentants des instituts de formation en masseur-kinésithérapeute (IFMK) ont été reçus seulement 10 minutes par l'un de ses conseillers. Il s'agissait d'évoquer les problèmes que provoquerait la mise en application des éléments contenus dans votre lettre de cadrage du 9 décembre 2014, laquelle impacte fortement la pérennité des IFMK représentant 300 écoles de préparation aux concours paramédicaux accueillant à ce jour environ 40 000 étudiants. En effet, elle prévoit notamment que les concours d'entrée ne puissent se faire que dans les universités. Cette disposition, si elle devenait effective en septembre 2016, induirait que les concours spécifiques d'admission en IFMK prévus en mars 2016 soient supprimés, les classes prépas, dont les inscriptions 2015-2016 ont débuté, soient donc annulées ; ce qui mettrait environ 60 % des IFMK en situation économique périlleuse ; les coûts de structure demeurant identiques pour des budgets déjà en difficultés en raison de la réforme sur l'apprentissage et des dotations en diminution. En conclusion, son souhait de réforme aboutirait à la suppression de 4 000 postes, l'incapacité d'organiser une offre pédagogique de remplacement, l'impossibilité de procéder à la reconversion d'enseignants dans des matières spécifiques de la première année commune des études de santé. L'intégration dans le service public universitaire représenterait, à terme et selon les statistiques de la loi de finances pour 2014, environ 400 millions d'euros (sur la base de 10 500 euros par étudiant et par an) ; ce qui serait préjudiciable pour le budget de la Nation dont chacun reconnaît la nécessité de réduire les dépenses. Les futurs étudiants ne pourront être informés en temps des nouvelles filières qui pourraient accompagner leur projet éducatif et, par ailleurs, nombreux sont les élèves qui, désireux de devenir masseur-kinésithérapeute, réussissent par la voie du concours kiné-PCB que ce soit dans des prépas privées, des prépas sous contrat ou des prépas publiques, alors que leur niveau en terminale est simplement « normal ». Tandis que le niveau nécessaire pour réussir en PACES en université est, le plus souvent, proche ou supérieur à celui d'une mention bien, voire très bien. Pour les étudiants résidant dans les villes moyennes de plus de 50 000 habitants où sont majoritairement implantés les IFMK, ils n'auront pas demain, d'UER de santé, de STAPS ou de biologie à proximité ; ce qui aura pour conséquences de les déplacer vers les villes universitaires et pour les familles de supporter une charge financière plus importante. Il souhaite savoir si elle est contre les IFMK, si elle est prête à renoncer, ou à modifier la réforme de la formation des masseurs-kinésithérapeutes, et dans le cas contraire, comment elle financera les 400 millions d'euros nécessaires à la mise en place de la réforme, comment trouvera-t-elle les enseignants qualifiés dès la rentrée 2016 pour accueillir les nouveaux étudiants et enfin, quel message adresse-t-elle aux milliers de futurs licenciés des IFMK.