Rubrique > aquaculture et pêche professionnelle
Tête d'analyse > thon rouge de la Méditerranée
Analyse > quotas. répartition.
M. Guy Teissier appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement sur les problématiques actuelles auxquelles sont confrontés les pêcheurs. Forte de plus de 900 marins pêcheurs, d'un site de débarquement tous les 10 kilomètres et d'une pêche visant alternativement au fil des saisons plus de 150 espèces différentes, la pêche de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est raisonnée, diversifiée et elle dispose d'un ancrage territorial fort. Le maintien d'une telle activité de pêche artisanale est donc un enjeu fondamental pour nos territoires. La commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA) a décidé de relever le total autorisé de captures de thon rouge de 20 % par an pendant les trois prochaines années. Cette décision, qui prend en compte le très fort recouvrement de cette espèce, était assez attendue depuis que le comité scientifique de la CICTA avait estimé la biomasse de reproducteurs à 585 000 tonnes (un des plus hauts niveaux historiques). Cependant, les pêcheurs méditerranéens ont éprouvé, ces dernières années, un grand malaise dû à une répartition inéquitable du quota de thon rouge français entre les différents pêcheurs. Il semblerait donc opportun, en vue de la préparation du projet d'arrêté de répartition du quota de thon rouge pour l'année 2015, de permettre une amélioration significative de cette répartition, et ce pour mettre fin au sentiment d'injustice ressenti par les pêcheurs. Il s'avère que la répartition des quotas pour les 94 navires professionnels autorisés est actuellement fonction des antériorités de pêche de 2009 et 2010. Ces années ont été pourtant particulièrement complexes pour la grande majorité des pêcheurs artisans en raison d'une reconversion obligatoire imposée par l'interdiction du métier traditionnel de pêche appelé « thonaille ». Tous les pêcheurs n'ont pas réussi à se reconvertir à une nouvelle technique dès la première année de pratique, souvent pour des raisons financières dues aux coûts d'achat du nouveau matériel. Cette base de calcul entraîne des écarts disproportionnés dans la flottille petits métiers méditerranéens autorisés à pêcher le thon rouge sans avoir de quota. Ce quota minimal, à haute valeur symbolique, n'est malheureusement pas suffisant pour réduire l'importance des distorsions qui gangrènent la pêche artisanale du thon rouge. Augmenter ce quota minimal à 3 tonnes par navire tout en créant un quota maximal de 10 tonnes permettrait de faire un pas en avant vers une équité entre les pêcheurs artisanaux de thon rouge titulaires d'une autorisation. L'augmentation du quota minimal de 3 tonnes et la création d'un quota maximal de 10 tonnes pour les titulaires actuels d'une autorisation de pêche de thon rouge et un quota de prise accessoire pour les autres pêcheurs ne visant pas le thon rouge permettraient à toute la côte méditerranéenne de retrouver du thon rouge à la vente sur les marchés traditionnels et de ne plus créer des monopoles et des oligopoles du « thon rouge » dans certains départements qui détruisent l'ancrage territorial de cette activité. Cela permettrait également à un plus grand nombre de pêcheurs artisans d'être compétitifs. Aussi, il souhaiterait connaître sa position en la matière.