Rubrique > santé
Tête d'analyse > maladie de Lyme
Analyse > lutte et prévention.
Mme Brigitte Allain attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la situation critique de la France face à la maladie de Lyme, qui touche des centaines de milliers de personnes mais reste insuffisamment prise en charge par les pouvoirs publics. Cette maladie, transmise par les tiques porteuses de la bactérie borrelia burgdorferi, progresse en France. La situation dans certaines régions, comme en Alsace, en Franche-Comté et dans le Centre, est particulièrement critique. Selon l'institut Pasteur, entre 12 000 et 15 000 nouveaux cas sont détectés chaque année dans l'Hexagone, et pour les associations de malades, un nombre beaucoup plus important de personnes pourraient être infectées sans le savoir. Or si la maladie n'est pas détectée dans les jours suivant la piqûre et traitée au stade primaire par des antibiotiques, elle peut entraîner des conséquences très graves : manifestations neurologiques (paralysie faciale, méningite, troubles de la mémoire), manifestations rhumatologiques avec des arthrites inflammatoires, manifestations cardiaques. Or, aujourd'hui en France, la prise en charge de la maladie n'est pas satisfaisante : médecins et professionnels de santé reçoivent une formation obsolète, les tests préconisés pour détecter la maladie ne seraient pas fiables, les méthodes qui ont fait leurs preuves dans la lutte contre la maladie au niveau international ne sont pas validées et ne peuvent donc pas être employées pour soigner. Certains laboratoires ayant mis en place de nouveaux protocoles de diagnostics, ou proposant des méthodes alternatives, ont même été fermés au prétexte de ne pas avoir respecté les protocoles français, qui pourtant ne sont plus adaptés à la réalité de la maladie. Il existe ainsi un véritable frein à l'amélioration de la détection et du traitement des personnes atteintes de la maladie de Lyme en France, qui n'est pas acceptable. Cette inaction a été soulevée par certaines associations, qui demandent une meilleure prévention auprès du grand public et des professionnels de santé sur les gestes à adopter en cas de piqûre, une formation des médecins qui prenne en compte les données récentes, une plus grande information sur l'évolution de l'épidémie et, surtout, l'amélioration des tests. Aussi il devient urgent que le ministère de la santé alloue des fonds à la prévention, à la recherche et à la veille épidémiologique autour de cette maladie, afin que la France ne reste pas en retard sur la mise au point de protocoles de diagnostics fiables et de méthodes de traitement. Il est également essentiel d'organiser la formation des médecins et des professionnels de santé sur des méthodes qui ont fait leurs preuves. À ce titre, il est nécessaire que soit réalisé un diagnostic objectif et indépendant de la réalité de la maladie en France, pour mieux connaître les vecteurs de sa diffusion, améliorer les connaissances des transmissions bactériennes de la maladie et notamment les éventuels risques de transmissions liés aux transfusions sanguines, à l'allaitement, etc. La transparence sur cette épidémie doit être faite afin de pouvoir mettre en place une réelle politique de santé publique pour sa prise en charge. Aussi, elle lui demande de lui indiquer les mesures qu'elle envisage de mettre en place afin de répondre à l'urgence sanitaire que représente la maladie de Lyme aujourd'hui en France, maladie pour laquelle il manque cruellement de moyens pour assurer la prévention et la prise en charge correcte des malades.