Rubrique > transports routiers
Tête d'analyse > transport de marchandises
Analyse > Groupe MoryGlobal. emplois et activité. perspectives.
M. Hervé Féron alerte M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social sur la santé financière de l'entreprise MoryGlobal. Il est particulièrement préoccupé par la situation de ce groupe et surtout par le devenir des salariés qui pourraient être touchés pour la troisième fois en quatre ans par un nouveau plan social drastique et dramatique pour eux et leurs familles. Il tient à préciser que MoryGlobal dispose d'un site à Ludres, sur sa circonscription en Meurthe-et-Moselle, où les employés sont dépités par les récentes annonces de l'administrateur judiciaire. Cette entreprise fondée en 1804 sous le nom de Mory Group, était l'un des messagers historiques et l'ancien leader du transport de marchandises et de la logistique. Depuis 30 ans, le groupe Mory voit les difficultés s'accumuler sur un marché très concurrentiel. Entre 2000 et 2013, le nombre d'envois de la messagerie a chuté de 20 % et le nombre d'emplois de 25 % ! L'entreprise a connu plusieurs redressements judiciaires en 2011 et en 2013 qui se sont à chaque fois accompagnés de plans sociaux douloureux. Alors qu'elle comptait 9 300 salariés à la fin des années 1980, Mory Ducros, issu de la reprise du groupe Mory par Arcole Industries et de sa fusion avec Ducros en 2013, ne comptait plus que 5 300 salariés. Début 2014, après des mois de négociation difficiles entre l'État, la direction et les syndicats suite au dépôt de bilan de l'entreprise, le groupe Arcole Industries a déposé une offre de reprise soutenue par le ministre du redressement productif. Seuls 2 300 salariés sur les 5 000 ont été repris dans le groupe MoryGlobal, successeur de Mory Ducros. Malgré un prêt de 17,5 millions d'euros consenti dans le même temps par l'État par le biais du fonds de développement économique et social, le groupe n'est pas parvenu à redresser les comptes. MoryGlobal affirmait il y a encore quelques semaines viser le retour à l'équilibre en 2016 mais le 6 février 2015, c'est à nouveau la douche froide, l'entreprise se déclarant en cessation de paiement. Malgré les espoirs du personnel quant à un nouveau sauvetage du groupe, l'administrateur judiciaire a annoncé le 18 mars 2015 qu'il demandait la liquidation judiciaire au 31 mars. Plusieurs offres de reprise partielle ont été déposées mais la proposition la plus « respectueuse » sur le plan social prévoit de préserver à peine 145 emplois sur les 2 200 actuels ! Sur le site de Ludres, on estime qu'au mieux 16 salariés seraient repris sur les 145 en poste ! Il faut noter que les nombreux sous-traitants de MoryGlobal risquent de connaître des mésaventures similaires dans le cas où les créances de l'entreprise ne seraient pas honorées. Les syndicats reprochent à la direction de ne pas avoir su diversifier les activités de MoryGlobal et d'avoir refusé de recapitaliser le groupe. Ils redoutent que ce soit la fin de l'aventure Mory et demandent qu'un plan de sauvegarde de l'emploi à la hauteur de la déception et des conséquences qui en résulteront pour les salariés soit élaboré sous le contrôle de l'État. Il demande au Gouvernement de s'approprier ce dossier et d'envisager toutes les mesures possibles pour sauver MoryGlobal ou accompagner les salariés dans cette épreuve malheureuse.