Rubrique > voirie
Tête d'analyse > autoroutes
Analyse > concessions. tarifs. conséquences.
M. Alain Fauré attire l'attention de M. le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique sur les conclusions rendues le 10 mars par le groupe de travail de concessions autoroutières. Bien loin des préconisations de résiliation des contrats de concession liant l'État aux sociétés concessionnaires. Dans son rapport du 18 septembre 2014, l'Autorité de la concurrence pointe la rentabilité exceptionnelle des sociétés concessionnaires d'autoroute (SCA), à tel point que celle-ci est « assimilable à une rente ». Toujours selon le même rapport, l'augmentation du trafic et des tarifs au péage apparaît largement injustifiée à plusieurs égards. Premièrement, le risque de baisse du trafic autoroutier, sur lequel les SCA s'appuient systématiquement pour justifier une hausse de tarif, est à relativiser, les trajets par avion ou par train ne peuvent se substituer aux autoroutes que de façon très minime. Par ailleurs, les estimations prévoient une hausse du trafic de 0,7 % par an jusqu'en 2030. S'il est vrai que les SCA dites « historiques » sont endettées à hauteur de 23,8 milliards d'euros, elles génèrent de tels volumes de cash-flows (flux de trésorerie) que la dette sera facilement remboursée d'ici la fin de la concession. Dans son rapport, l'Autorité recommande que les contrats de concession des SCA devraient être renégociés en contrepartie de leur prolongation afin de trouver un meilleur équilibre en faveur de l'État mais aussi, et surtout, des usagers. Pourtant il apparaît que les conclusions du groupe de travail sur les concessions autoroutières préconisent des mesures bien en-deçà de ce que recommandait l'Autorité de la concurrence. La démission du rapporteur de ce groupe de travail, Jean Paul Chanteguet, jette un doute sur la qualité et la pertinence des mesures proposées par celui-ci. L'ancien rapporteur affirme lui-même, dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre, que le délai de travail était trop court pour mener de réelles études et expertises sur la question. Dans ce contexte, il souhaiterait savoir ce que pense le ministre des conditions de travail du groupe chargé de l'étude des concessions autoroutières. Il souhaiterait également savoir pourquoi les préconisations énoncées par l'Autorité de la concurrence, autorité administrative indépendante, n'ont pas été suivies, même dans une moindre mesure.