14ème législature

Question N° 88461
de M. Jean-Paul Bacquet (Socialiste, républicain et citoyen - Puy-de-Dôme )
Question écrite
Ministère interrogé > Affaires sociales, santé et droits des femmes
Ministère attributaire > Écologie, développement durable et énergie

Rubrique > urbanisme

Tête d'analyse > établissements recevant du public

Analyse > agendas d'accessibilité programmée. mise en oeuvre.

Question publiée au JO le : 15/09/2015 page : 6930
Réponse publiée au JO le : 17/11/2015 page : 8381
Date de changement d'attribution: 29/09/2015

Texte de la question

M. Jean-Paul Bacquet alerte Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la mise en accessibilité des cabinets médicaux des médecins généralistes. En effet, une grande majorité des médecins libéraux n'est pas en mesure de programmer les travaux de mise en accessibilité prévus par l'ordonnance du 26 septembre 2014. La surcharge de travail, souvent liée au déficit démographique médical, et les ressources financières dépendantes des tarifs conventionnels ne permettent pas en l'état de déposer le CERFA exigé pour le 27 septembre 2015. Afin d'éviter que des structures médicales proches de leurs patients ne ferment, il lui demande d'envisager une discussion avec les professionnels de santé afin d'appréhender au mieux la mutation de l'offre de soins de proximité, autour d'une politique ambitieuse d'aide au regroupement professionnel.

Texte de la réponse

L'ensemble des gestionnaires d'établissement recevant du public (ERP) ont eu dix ans, depuis la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, pour mettre en accessibilité leurs locaux et leurs prestations. Seuls ceux qui n'étaient pas en règle avec la loi de 2005 doivent entrer dans le dispositif des agendas d'accessibilité programmée (Ad'AP). Les cabinets médicaux sont des ERP soumis aux mêmes dispositions de droit commun, ils sont donc tenus de se rendre accessibles à tous : aucune distinction n'est faite selon le domaine d'exercice des ERP. L'ordonnance n° 2014-1090 du 26 septembre 2015 est le fruit d'une importante phase de concertation ayant réuni, entre autres, les associations de personnes handicapées ainsi que les associations des acteurs économiques et des différents métiers. Étaient notamment présents l'Union nationale des professions libérales (UNAPL), dont un représentant de la Fédération française des médecins généralistes (MG France), et l'Union nationale des professions de santé (UNPS). Cette concertation a abouti à la création du dispositif Ad'AP, mais également à un important travail d'ajustement normatif afin de tenir davantage compte de la réalité économique de bon nombre d'ERP, notamment de 5e catégorie. Le dispositif ainsi que les obligations ont donc été allégés pour ces établissements. Ainsi, les cabinets médicaux se trouvant dans des locaux d'habitation dont l'assemblée générale des copropriétaires refuse les travaux d'accessibilité dans les parties communes peuvent demander une dérogation pour ces espaces, qui sera de droit. De même, d'autres dérogations existent pour les cas suivants : impossibilité technique résultant de l'environnement du bâtiment ; contraintes liées à la conservation du patrimoine architectural ; disproportion manifeste entre le coût ou la nature des travaux et les améliorations apportées, notamment si le coût est impossible à financer ou entraîne un impact négatif critique sur la viabilité de l'ERP. Il est nullement envisageable d'éloigner les médecins des centres-villes. Il importe que ceux qui y sont présents veillent à l'accessibilité de leurs cabinets pour que les personnes handicapées, qui peuvent s'y rendre, soient prises en charge comme tout citoyen. Cependant, il est demandé aux nouveaux praticiens de veiller à s'installer dans des locaux accessibles. Il n'est pas envisagé, ni envisageable, de fermer le moindre cabinet médical au nom de l'accessibilité, mais de veiller à l'ouvrir aux personnes handicapées et aux personnes âgées.