Rubrique > politique extérieure
Tête d'analyse > Turquie
Analyse > situation politique. attitude de la France.
Mme Marion Maréchal-Le Pen appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur l'attitude de la Turquie à l'égard de l'État islamique. Lors de sa déclaration devant le Parlement, le président de la République a fait de l'État islamique l'ennemi de la coalition en Syrie. La reconnaissance de cette réalité conduit à renforcer l'efficacité et la solidarité de la coalition internationale. Or force est de constater que la coalition peine à reprendre du terrain à l'État islamique. Les jeux troubles de certains États, notamment la Turquie, membre de l'OTAN, entrent en contradiction avec l'impérieux intérêt d'anéantir à court terme les djihadistes au Levant. Selon de multiples études, le pétrole constitue la première source de financement de l'organisation terroriste. L'hydrocarbure est écoulé en contrebande en Turquie, via des intermédiaires turcs qui rendent impossible l'identification des opérateurs pétroliers. Les djihadistes entretiennent aussi leur économie par le commerce du coton : 10 % du coton turc proviendrait de champs de coton contrôlés par l'État islamique et 20 % des tee-shirts turcs seraient issus d'une fibre textile exploitée par les terroristes. Par ailleurs, la frontière turco-syrienne est devenue une autoroute du djihad par laquelle des candidats djihadistes venus du Caucase, d'Asie centrale et d'Europe viennent grossir les rangs de l'État islamique. Les contrebandiers profitent de cette porosité et les services secrets turcs s'y sont livrés à des fournitures d'armes en direction de l'organisation terroriste. Alors que la coalition internationale intensifie ses frappes sur les cibles djihadistes, notamment sur les puits de pétrole, elle souhaite savoir si des comptes seront demandés au gouvernement islamo-conservateur turc pour sa bienveillance et son soutien logistique indirect à l'égard de l'État islamique. Elle demande que soit remis en cause le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et que soit suspendu l'instrument d'aide de préadhésion, ayant coûté déjà plus de 6 milliards d'euros entre 2002 et 2013.