14ème législature

Question N° 95658
de M. Alain Suguenot (Les Républicains - Côte-d'Or )
Question écrite
Ministère interrogé > Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Ministère attributaire > Éducation nationale

Rubrique > enseignement secondaire

Tête d'analyse > collèges

Analyse > réforme. perspectives.

Question publiée au JO le : 10/05/2016 page : 3925
Date de changement d'attribution: 18/05/2017
Question retirée le: 20/06/2017 (fin de mandat)

Texte de la question

M. Alain Suguenot attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la « réforme du collège ». Cette réforme, accompagnée d'une révision à la baisse des programmes, a retenu contre elle dès le départ une part importante de l'opinion publique, la majorité des organisations représentatives des personnels, les intellectuels, et l'Académie française elle-même. L'idéologie qui l'inspire a toujours prétendu travailler vertueusement à plus de justice scolaire pour créer plus de justice sociale. Elle n'a fait qu'accroître les inégalités, sociales, territoriales, individuelles. Les crises traversées par la France demandaient un enseignement exigeant et adapté à la diversité des élèves. Or elle a poursuivi l'idée d'imposer un même enseignement, censé convenir à tous, dans une scolarité uniforme. Le résultat est là. Les élèves savent moins ou plus mal. Le même constat est fait à chaque niveau, du cours préparatoire à la terminale. Les enseignants se sentent désarmés, désorientés, mal reconnus. Les chefs d'établissement et l'encadrement pédagogique s'épuisent et se déconsidèrent à répondre à des injonctions contradictoires, et à faire appliquer ce dont, le plus souvent, ils doutent. La dégradation chronique du « climat scolaire » aurait dû inspirer une réflexion qui n'a jamais été conduite. Elle eût en effet imposé la révision des dogmes. La réforme proposée n'est pas une panacée, c'est un coup de grâce. Pour le pays confronté aux défis économiques et culturels que portent les révolutions technologiques, les risques naturels, les mouvements de population, le désordre et l'abaissement scolaire sont la pire chose qui soit ; ils desservent les plus fragiles et les plus humbles, et ils hypothèquent l'avenir national. Aussi il lui demande l'ouverture immédiate de débats devant les assemblées ainsi que la suspension de la mise en œuvre de la réforme.

Texte de la réponse