Rubrique > entreprises
Titre > Avenir des métiers d'art et savoir-faire traditionnels après la crise de covid19
Mme Sophie Beaudouin-Hubiere interroge Mme la secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances sur la situation des métiers d'art et des savoir-faire traditionnels dans le cadre de la crise de covid-19. L'hôtellerie, la restauration et le tourisme sont profondément mis à mal par la crise de covid-19. Le Gouvernement a pris la mesure du risque qui pèse sur ce secteur stratégique de l'économie française en mettant sur pied le plan tourisme, qui répond à de nombreuses demandes des professionnels concernés et elle s'en félicite. Préserver le tourisme, cela s'entend, c'est d'abord préserver, comme le Gouvernement a choisi de le faire, les hôtels, les restaurants, les compagnies de transport et les 2 millions d'emplois directs assurés par l'ensemble de ces entreprises. Ils sont, pour ainsi dire, mis « sous perfusion » en attendant que les 90 millions de touristes étrangers annuels reviennent fouler les plages de Bretagne et de Côte d'Azur, visiter la capitale française et ses monuments, goûter à la gastronomie locale. Dans son département, la Haute-Vienne, ce sont les parcs naturels, les lieux de mémoire tels qu'Oradour-sur-Glane, et les savoir-faire traditionnels qui attirent chaque année touristes français et étrangers. L'exemple emblématique de ces savoir-faire, c'est la porcelaine, qui en plus de ses apports directs à la région en emplois et en revenus, assure la publicité de Limoges en France et dans le monde. Sans les porcelainiers, quel rayonnement pour le département ? Cette question ne vaut pas que pour le Limousin, mais aussi pour la Drôme (poterie de tradition gallo-romaine), pour la ville de Grasse et ses parfums, les cristalleries du Grand-Est, les verreries des Alpes-Maritimes. Inversement, la baisse du tourisme risque de priver de débouchés de multiples produits de l'artisanat local : de nombreux fromages tels que l'AOP de Rocamandour vivent du tourisme, tout comme les éleveurs concernés. L'économie de la porcelaine est grandement tributaire de la restauration et de l'hôtellerie : ce sont le commandes de restaurants et de palaces en France et à l'étranger qui assurent la rentabilité de la filière. Or, ces métiers d'art qui contribuent à l'attractivité de plusieurs régions du pays ne font pour l'instant l'objet d'aucune aide spécifique. La possibilité de continuer le chômage partiel au-delà du mois de juin 2020 est un réel soulagement pour les professionnels de ces secteurs. En revanche, bien que souvent dépendants des commandes des hôtels, des restaurants, ils ne peuvent bénéficier des aides qui ont été mises en place pour soutenir ces filières, comme l'exonération de cotisations sociales pour les TPE et PME entre mars et juin 2020 et du maintien du fonds de solidarité. Pourtant, il y a urgence. Dans le cas de la porcelaine, les carnets de commande se sont effondrés, avec pour l'essentiel de très nombreuses demandes d'annulation, voir au mieux, de reports, mais sans délais. La perte de chiffre d'affaires est estimée entre 40 et 60 % du chiffre habituel depuis le début de la crise, et la reprise est timide. Pour les éleveurs fermiers des fromages AOP, les ventes ont chuté pendant le confinement de 70 % à 100 %. Ainsi, elle lui demande quelles actions elle entende mener pour protéger les savoir-faire des territoires, et notamment les produits labellisés IGP, AOP. Elle souhaite savoir si elle envisage d'élargir certaines des mesures pour le secteur du tourisme aux métiers et produits mentionnés.
AVENIR DES MÉTIERS D'ART ET SAVOIR-FAIRE TRADITIONNELS