Formation aux métiers de la mer en Martinique
Publication de la réponse au Journal Officiel du 18 décembre 2018, page 11845
Question de :
Mme Manuéla Kéclard-Mondésir
Martinique (2e circonscription) - Gauche démocrate et républicaine
Mme Manuéla Kéclard-Mondésir interroge Mme la ministre des outre-mer sur la création d'un lycée de la mer et d'un centre technique aquacole chargé de missions de formations évoqués dans le cadre des Assises de l'outre-mer concernant la Martinique. Si ces propositions reprises dans le Livre bleu correspondent bien à la volonté des professionnels et des élus de promouvoir ces secteurs d'activité et de s'orienter vers une « économie bleue », cette démarche appelle cependant des précisions pour ce qui concerne le devenir de l'École de formation professionnelle maritime et aquacole de Trinité qui, depuis plus de 50 ans exerce une « quasi » délégation de service public en matière de formation professionnelle maritime en Martinique et suppléait efficacement jusque-là l'absence de politique publique en l'espèce. L'École de formation professionnelle maritime et aquacole de Martinique a une forme associative souple et jouit d'une réputation internationale non négligeable en matière d'insertion sociale et professionnelle. Il est important de s'appuyer sur elle. Les collectivités locales l'ont d'ailleurs toujours accompagnée. En conséquence, si l'initiative inscrite dans le Livre bleu va dans le bon sens, elle ne peut cependant ignorer l'existant ni séparer la formation à la plaisance, la formation aquacole et la formation maritime qui forment un tout lié aux « métiers de la mer ». C'est ce concept structurant qu'il faut privilégier. Il faut donc s'appuyer sur une structure unique de formation, et non divisée en plusieurs pôles déconnectés de la réalité du terrain, dispensant une offre de formation pluridisciplinaire autour d'une réelle unité pédagogique qui intègre formation initiale et formation d'adultes. Elle lui demande donc ce qu'elle envisage dans cette perspective.
Réponse publiée le 18 décembre 2018
Les Assises de l'outre-mer ont identifié l'économie bleue comme un axe de développement stratégique pour les territoires ultramarins. Dans cette perspective, le renforcement de l'offre locale de formation aux métiers de la mer constitue un levier indispensable. En Martinique, tous les acteurs partagent le constat d'une offre de formation incomplète, tant pour les jeunes en formation et les demandeurs d'emploi que pour les entreprises. Dans ce contexte, un travail piloté conjointement par le directeur de la Mer et le recteur d'académie a été lancé en juin dernier pour préfigurer ce que pourrait être un institut de l'économie bleue et de la mer. Cet institut aurait notamment pour mission de créer des synergies entre les structures de formation, d'accroître la visibilité de l'offre publique et privée, et d'entretenir un lien constant avec les entreprises du territoire et les centres de recherche présents sur l'île. Ainsi constitué, l'Institut pourrait, à terme, prendre la forme d'un Campus des métiers et des qualifications. Ce travail de préfiguration est mené en concertation avec l'ensemble des acteurs publics et privés concernés du territoire. A ce titre, l'école de formation professionnelle maritime et aquacole (EFPMA) est et sera associée à toutes les étapes de ce projet transversal et partenarial. La place et la spécificité de l'EFPMA, en Martinique, et au-delà, dans la région Antilles-Guyane, sont largement reconnues par tous les partenaires comme un atout majeur. Par ailleurs, la direction de la Mer de la Martinique, qui assure la tutelle académique de l'école, est consciente de la spécificité réglementaire et technique de la formation professionnelle maritime. Elle veillera donc à ce que cette singularité soit parfaitement appréhendée au cours des travaux.
Auteur : Mme Manuéla Kéclard-Mondésir
Type de question : Question écrite
Rubrique : Outre-mer
Ministère interrogé : Outre-mer
Ministère répondant : Outre-mer
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 3 décembre 2018
Dates :
Question publiée le 24 juillet 2018
Réponse publiée le 18 décembre 2018