15ème législature

Question N° 17564
de Mme Marie-France Lorho (Non inscrit - Vaucluse )
Question écrite
Ministère interrogé > Solidarités et santé
Ministère attributaire > Santé et prévention

Rubrique > santé

Titre > Enjeux sanitaires de la consommation d'alcool en France

Question publiée au JO le : 05/03/2019 page : 2049
Date de changement d'attribution: 21/05/2022
Question retirée le: 21/06/2022 (fin de mandat)

Texte de la question

Mme Marie-France Lorho attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la problématique de l'alcool en France. Selon le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire publié le 19 février 2019, l'alcool a tué 41 000 personnes en 2015, contre 49 000 en 2009. Mais cette baisse est plus due aux progrès de la médecine qu'au faible déclin de la consommation. Les Français demeurent parmi les plus gros consommateurs d'alcool du monde. Sur ces 41 000 décès, on compte 30 000 décès attribuables à l'alcool chez les hommes et 11 000 chez les femmes. Cela inclut 16 000 décès par cancers, 9 900 décès par maladies cardiovasculaires, 6 800 par maladies digestives, 5 400 pour une cause externe (accident ou suicide) et plus de 3 000 pour une autre maladie (maladie mentales). Avec 7 % du nombre total de décès, l'alcool reste ainsi la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac. C'est également la deuxième cause de cancer en France. L'alcool contient une molécule, qui une fois transformée par le foie en acétate peut endommager l'ADN cellulaire. D'autres mécanismes dus à l'alcool entraînent une modification des concentrations d'hormones sexuelles : l'augmentation du taux d'œstrogènes devient ainsi un facteur de risque de cancer du sein. 23 % des femmes de 18 à 75 ans boivent entre une à six fois par semaine, contre 37 % des hommes, ce qui représente pour les femmes quatre points de plus qu'en 2014. Les mineurs sont également les principaux concernés par la problématique de l'alcool. Si la loi est claire sur cette question en affirmant sans détours qu'« il est interdit de vendre de l'alcool à des mineurs de moins de 18 ans » son application laisse, elle, à désirer. 63 % des 14-16 ans affirment qu'il leur est facile d'acheter de l'alcool. L'idée selon laquelle les alcooliers font de l'autorégulation est une chimère. Plus d'un jeune de 18-24 ans sur deux (54 %) déclare au moins un épisode d'alcoolisation ponctuelle importante (API). Les cartes d'identité sont rarement contrôlées à l'achat, par les professionnels, que ce soit au sein de la restauration ou au sein de la distribution. Aujourd'hui, il est avéré que les messages à caractère préventif sont loin d'être suffisants pour parer aux problématiques liées à l'alcool. Si certaines initiatives issues de la société civile donnent des résultats prometteurs (groupes de soutien, Alcooliques anonymes, témoignages divers), une réponse concrète et efficace doit être apportée par le Gouvernement. À titre personnel, Mme la députée a pu constater, dans sa circonscription, un grand nombre d'accidents de la route dus à une consommation excessive d'alcool par des adolescents. Dès lors que l'alcool représente un véritable danger, notamment auprès des populations jeunes, elle demande au Gouvernement quelles sont les mesures concrètes que celui-ci envisage de mettre en place devant le constat de l'inefficacité des mesures existantes, concernant les problèmes liés à l'alcool.

Texte de la réponse