Rubrique > maladies
Titre > Lutte contre le VIH - PrEP (prophylaxie pré-exposition) - dépistage
Mme Laurence Vanceunebrock-Mialon appelle l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la lutte contre le VIH et l'accès aux traitements préventifs telle que la PrEP, prophylaxie pré-exposition. En 2017, environ 153 000 personnes vivaient avec le VIH en France. Environ 25 000 d'entre elles ignoraient leur séropositivité, d'autres étaient diagnostiquées mais non prises en charge et certaines personnes étaient prises en charge par un autre régime d'assurance maladie. La publication fin mars 2019 des nouvelles données de surveillance du VIH en France sur la période 2010 - 2017 par Santé publique France insiste sur la stabilité du nombre de découvertes de séropositivité VIH pour cette période : environ 6 000 découvertes de séropositivité par an. Or cette stabilité amène à s'interroger sur l'efficacité des campagnes de prévention mises en place et des outils disponibles. Les jeunes sont de moins en moins informés quant à la nature du VIH et ses modes de transmission, ce qui accentue non seulement une prise de risque, mais alimente aussi une plus forte sérophobie à l'encontre des personnes vivant quotidiennement avec le VIH. Aussi, si le nombre de dépistages a augmenté de 12 % entre 2010 et 2017, près d'un tiers des découvertes de séropositivité sont toujours tardives : Santé publique France relève des délais de plus de 3 ans en moyenne entre le moment de la contamination et le début d'un traitement. Malgré une offre large de dépistages, plus d'un tiers des nouvelles personnes contaminées apprennent leur séropositivité lors d'un premier dépistage. Cela représente un grand danger car l'absence de traitement rapide du VIH augmente fortement le risque de contamination. Ces données mettent également en évidence le fait que parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2017, 56 % des personnes ont été contaminées lors de rapports hétérosexuels, 41 % lors de rapports homosexuels masculins et 2 % par la consommation de drogues injectables. Face à ces éléments, le développement d'outils dont l'efficacité a été démontrée semble pertinent. En ce sens, la PrEP - traitement de prévention du VIH consistant en la prise d'un médicament antirétroviral quotidiennement ou à la demande quelques heures avant un rapport sexuel, à destination des personnes séronégatives - est un dispositif qui vient compléter l'arsenal préventif existant contre le VIH. Des dépistages sont obligatoires, tous les trois mois, conditionnant ainsi la délivrance de ce médicament pris en charge par l'assurance-maladie. La parution en juin 2018 des premiers résultats de l'enquête Prévenir (ANRS) montre l'efficacité de la PrEP, prise en continue ou à la demande par des hommes ayant des rapports homosexuels, puisqu'il n'y a eu aucun cas d'infection par le VIH recensé. Pour autant, en dépit des résultats très encourageants de la PrEP, sa prescription n'est pas encore répandue pour les personnes ayant des rapports hétérosexuels. Elle lui demande donc quelles peuvent être les mesures à prendre pour encourager la prescription de la PrEP, améliorer la promotion des campagnes et des dispositifs de prévention, et favoriser le dépistage régulier de toutes les personnes, indépendamment de leur identité sexuelle, pour lutter efficacement contre le VIH et de nouvelles contaminations.