Femmes et sciences : l'importance des rôles modèles
Question de :
Mme Céline Calvez
Hauts-de-Seine (5e circonscription) - La République en Marche
Mme Céline Calvez attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, sur la question de la promotion de l'égalité homme-femme dans l'orientation des élèves. Le 31 mai 2018, Mme Céline Calvez et M. Stéphane Viry ont rendu un rapport intitulé « Femmes et sciences: l'urgence d'actions pour l'égalité réelle ». Ces travaux ont montré que les femmes occupent une place encore trop réduite dans les sciences dites « dures » et qu'en dépit de certaines avancées, la situation n'évolue que très lentement, voire recule. Ce déséquilibre se retrouve dès le choix des options en fin de cursus scolaire, et jusqu'à la vie professionnelle. 23 recommandations sont formulées dans ce rapport. La dix-septième est de développer et de systématiser les « rôles modèles » dans le monde éducatif et, plus généralement, dans toute la société. Un « rôle modèle » est un exemple, une inspiration. Plusieurs travaux ont montré que l'exemple de femmes scientifiques tend à inciter les jeunes filles à croire en leurs capacités et à se projeter dans de tels métiers. C'est pourquoi elle lui demande dans quelle mesure les réformes en cours et à venir ont vocation à multiplier les rôles modèles de femmes travaillant dans les domaines scientifiques.
Réponse publiée le 24 septembre 2019
Une des causes du faible taux de femmes dans le monde scientifique est le nombre trop peu élevé d'étudiantes qui souhaitent intégrer les filières scientifiques. A ce titre, le renouvellement de la « Convention interministérielle 2019-2024 pour l'égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif » œuvre pleinement pour l'égalité entre les femmes et les hommes, déclarée « grande cause nationale » du quinquennat par le président de la République le 25 novembre 2017. En effet, « l'orientation vers une plus grande mixité des filières de formation » constitue un des cinq grands axes de cette nouvelle convention. Cet axe vise à permettre aux élèves, aux étudiants et aux étudiantes une plus grande liberté dans leurs choix d'orientation et à faire évoluer leurs représentations des différentes filières et différents métiers afin qu'ils et elles ne censurent plus leurs aspirations en raison des stéréotypes de sexe. Plus précisément, prendre appui sur les branches professionnelles, sur des outils existants tel Parcours Sup, ou bien encore sur le nouveau lycée, permettra de rendre effectifs d'ici 2024 les objectifs visés, à savoir, sensibiliser les étudiantes à la gestion de leur carrière et aux fonctions de direction et de management ; sensibiliser les jeunes filles aux métiers du numérique et lutter contre les stéréotypes associés à ces filières ; ou bien encore atteindre 40 % de filles dans les filières scientifiques du supérieur. Même s'ils ne sont pas nommés comme tels, un grand nombre d'évènements, de manifestations, voire de formations mettent en avant des professionnelles ou personnalités plus ou moins connues « inspirantes ». C'est bien là le concept des « rôles modèles ». Tel la « Girls On The Move Week » qui a pour objet de susciter des rencontres entre des femmes ingénieures et techniciennes et des étudiantes, lycéennes et collégiennes, en France comme à l'international. Grâce à l'association « Rêv'elles », plus d'une centaine de femmes « rôles modèles » ont déjà pu témoigner auprès des jeunes femmes et ont aussi pu les accompagner tout au long de leur parcours. En effet, suite à une étude menée en 2012, Athina Marmorat formalise un manque de « modèles identificatoires » qui pourraient servir d'exemple et impacter positivement la trajectoire dans l'orientation des jeunes filles vivant dans les quartiers prioritaires. De plus en plus de structures utilisent le concept de « rôles modèles », à l'instar de la fondation Femmes@Numérique qui l'a très récemment intégré dans son appel à projet pour le public cible des lycéens. En effet, il est explicitement demandé aux structures qui répondront au projet de donner à voir des rôles modèles à travers les actions qu'elles proposeront. Le développement de ces actions agit en faveur de la promotion de l'égalité femme-homme et vise donc bien à augmenter la représentation des femmes dans les sciences et techniques en particulier et plus largement dans tous les autres secteurs où elles sont sous représentées.
Auteur : Mme Céline Calvez
Type de question : Question écrite
Rubrique : Égalité des sexes et parité
Ministère interrogé : Égalité femmes hommes et lutte contre les discriminations
Ministère répondant : Égalité femmes hommes et lutte contre les discriminations
Dates :
Question publiée le 21 mai 2019
Réponse publiée le 24 septembre 2019