La numérotation et les appellations de nos bâtiments de surface visent à respecter à la fois les normes internationales et la culture maritime française. Pour la numérotation, la marine nationale applique les normes de l'organisation du traité de l'Atlantique nord [1]. Ainsi, la première lettre du numéro de coque d'un bâtiment indique son type dans la dénomination de l'OTAN (S : Submarine, R : Aircraft carrier, D : Destroyer, F : Frigate, P : Patrol boat, L : Landing ship, A : Auxiliary, M : Mine warfare, Y : Yard craft). Cette lettre est suivie de chiffres qui sont propres à un navire. Des plages de chiffres sont attribuées aux nations adoptant ce système [2]. Le marquage « Lettre + Numéro », visible sur la coque et/ou les superstructures, affirme sans ambiguïté le statut de navire de guerre de nos bâtiments militaires au regard du droit international et permet à tous d'en identifier le type malgré la barrière de la langue. Dans le langage courant, les bâtiments de la marine nationale restent dénommés selon des termes conformes à la langue et à la tradition maritime françaises. A titre d'exemple, la catégorie des « frégates » recouvre celle des « destroyers » et des « frigates » de l'OTAN. Ainsi, la frégate multi-missions « Auvergne » qui, par son tonnage, appartient à la catégorie des « destroyers » du point de vue de la classification de l'OTAN, porte le numéro de coque D654, alors que la frégate de surveillance « Prairial », qui, par son tonnage, appartient à la catégorie des « frigates », porte le numéro F731. Au cours des dernières années, des appellations nouvelles, parfois complexes, sont apparues pour traduire les spécificités technico-opérationnelles des unités. Il est apparu nécessaire de les simplifier afin de permettre : au grand public d'appréhender plus facilement le rôle des navires de la marine ; aux armées de disposer d'une terminologie de désignation des navires plus resserrée et immédiatement compréhensible ; à nos alliés de mieux comprendre l'architecture de notre flotte. Le 1er janvier 2019, la dénomination des bâtiments de surface de la marine a donc fait l'objet d'une adaptation pour traduire plus clairement leur vocation opérationnelle, en suivant trois principes : simplifier la segmentation, autour d'une répartition en grands types de bâtiments, pour en faciliter la compréhension par le plus grand nombre et abandonner certains termes anciens [3] ; s'inscrire dans la continuité des travaux du Livre Blanc de la Défense et de la sécurité nationale 2013 comme de la Revue Stratégique 2017 ; ne pas remettre en cause la planification capacitaire [4]. La segmentation adoptée répartit les bâtiments français en trois groupes d'emploi : les bâtiments de combat, hauturiers, caractérisés par leurs capacités offensives et leur capacité à résister aux avaries de combat. Ils sont répartis en deux catégories : les porte-avions et porte-hélicoptères, pour la projection de puissance et de forces ; les frégates capables d'opérer en temps de guerre ou de crise. les patrouilleurs ; les bâtiments spécialisés pour les navires ayant un emploi spécifique. Ils portent le baptême « bâtiment » suivi de leur fonction principale. Les appellations françaises sont donc bâties sur la structure suivante : la racine indique le groupe d'emploi et l'extension précise l'emploi principal du bâtiment. Exemples : Porte-avions (PA), porte hélicoptères amphibie (PHA) … Frégate de défense aérienne (FDA), frégate multi-missions (FREMM) … Patrouilleur océanique (PO), patrouilleur polaire (PP), patrouilleur de service public (PSP) … Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR), bâtiment de soutien et d'assistance outre-mer (BSAOM), bâtiment école (BE) … Certaines exceptions ont cependant été concédées pour conserver quelques appellations désormais bien connues et ancrées dans la culture interarmées [5]. [1] Ces normes sont fixées par l'accord de normalisation « STANAG » n° 1166. [2] L'US Navy a adopté un système différent de marquage et de numérotation des coques. [3] Par exemple : aviso, corvette, escadre. [4] Par exemple : distinction claire entre frégate de surveillance (en service) et bâtiments de surveillance et d'intervention maritime (programme BATSIMAR). [5] Par exemple : les frégates de surveillance conservent leur appellation de frégate même si elles n'ont pas les capacités associées stricto sensu à un bâtiment de combat ; les chasseurs de mines tripartites (CMT), fruits d'une coopération FR-NL-BE, conservent leur dénomination originelle. Tableau des appellations des bâtiments opérationnels
Groupe d'emploi | Types | Ancien | Nouvelle appellation adoptée | Bigramme ou trigramme national | Lettre du numéro de coque | Remarques |
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Combat | Porte-avions | PA | Inchangé | PA | R | |
Porte-hélicoptères | BPC | Porte-hélicoptères amphibie | PHA | L | Capacité amphibie |
Frégates | FDA | Inchangé (frégate de défense aérienne) | FDA | D | |
FREMM DA | Inchangé (FREMM défense aérienne) | FREMM DA | D | |
FREMM | Inchangé (frégate multi-missions) | FREMM | D | |
FTI | Frégate de défense et d'intervention | FDI | D | |
FLF | Inchangé : (frégate La Fayette) | FLF | F | |
Patrouille/ Surveillance | | FS | Inchangé (frégate de surveillance) | FS | F | Marquage conservé jusqu'au retrait du service |
Patrouilleurs | A69/PHM | Inchangé : (patrouilleur de haute mer) | PHM | P | |
BATSIMAR métropolitain | Patrouilleur océanique | PO | P | |
POM | Introduit par la LPM Patrouilleur outre-mer | POM | P | |
PLG + PLG basé aux Antilles | Patrouilleur Antilles Guyane | PAG | P | |
PLV | Patrouilleur polaire | PP | P | |
PSP, Arago, Malin | Inchangés (patrouilleur de service public) | PSP | P | |
Emploi spécialisé | Bâtiments | FLOTLOG | Bâtiment ravitailleur de forces | BRF | A | |
BCR | Inchangé (bâtiment de commandement et de ravitaillement) | BCR | A | |
B2M | Bâtiment de soutien et d'assistance outre-mer | BSAOM | A | |
BSAH | Bâtiment de soutien et d'assistance métropolitain | BSAM | A | |
BSAD | Bâtiment de soutien et d'assistance affrété | BSAA | Sans objet | Navires civils affrétés |
BGDM | Inchangé (bâtiment de guerre des mines) | BGDM | A | |
BEM BRE-MINREM BH / BE | Inchangés | BEM BRE-MINREM BH / BE | A A A / A | |
CMT | CMT (chasseurs de mines tripartite) | CMT | M | |
Les éléments auxiliaires, en particulier les engins de servitudes et de liaison portuaire, reçoivent un préfixe Y suivi d'un numéro.