15ème législature

Question N° 2402
de Mme Zivka Park (La République en Marche - Val-d'Oise )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Transition écologique et solidaire
Ministère attributaire > Transition écologique et solidaire

Rubrique > aménagement du territoire

Titre > perspectives du triangle de Gonesse

Question publiée au JO le : 13/11/2019
Réponse publiée au JO le : 13/11/2019 page : 10748

Texte de la question

Texte de la réponse

PERSPECTIVES DU TRIANGLE DE GONESSE


M. le président. La parole est à Mme Zivka Park.

Mme Zivka Park. Avec l'ensemble des acteurs politiques et économiques du Val-d'Oise, nous avons pris acte de la décision d'abandonner le projet EuropaCity, complexe culturel, commercial et de loisirs qui devait voir le jour à Gonesse d'ici à 2027. Si l'exigence de la transition écologique se fait pressante de la part des Français, ne nous voilons pas la face : ce projet était très attendu sur ce territoire déshérité.

M. Pierre Cordier. Ce n'est pas la bonne définition du territoire !

Mme Zivka Park. La décision est difficile à accepter pour les élus locaux et les entreprises, qui se sont mobilisés des années durant en faveur d'un projet structurant pour leur territoire. Elle l'est tout autant pour les habitants de Gonesse, Goussainville et Villiers-le-Bel, car EuropaCity offrait des perspectives, notamment d'emploi, sur un territoire où le chômage culmine à 20 % et le taux de pauvreté à 25 %.

L'abandon est motivé par l'enjeu, certes incontournable, de la transition écologique. Les atteintes au paysage et l'artificialisation des espaces naturels ne sont plus tolérées, et tant mieux. Le triangle de Gonesse constitue toutefois un cas d'école, tant l'équation qu'il pose est difficile à résoudre : créer rapidement et efficacement des perspectives économiques dans un souci de cohésion des territoires, tout en respectant l'environnement.

Nous devons proposer une solution alternative pour répondre à la fois, et avec la même urgence, à la promesse écologique et à la promesse républicaine d'égalité des chances. Voilà notre combat.

L'aménagement du triangle de Gonesse n'est pas remis en question, ce qui suppose un préalable indispensable : le maintien de la ligne 17. Madame la ministre de la transition économique et solidaire, pouvez-vous nous garantir que la seule et unique gare du Val-d'Oise, sur les soixante-huit que comptera le Grand Paris express, verra bien le jour dans le triangle de Gonesse ? Au-delà, si la politique des grands projets vit ses derniers instants, quelle solution pouvons-nous apporter à des territoires comme l'est du Val-d'Oise pour les rendre attractifs, créateurs d'activité économique et d'emplois ? Nous échouerons si les territoires fragiles se désolidarisent de la cause écologique au motif que leurs intérêts lui sont sacrifiés. Entendons ces territoires. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM et sur quelques bancs des groupes MODEM et UDI-Agir.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de la transition écologique et solidaire.

Mme Élisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire. Le Gouvernement est conscient des difficultés que connaît l'est du Val-d'Oise, et je mesure la déception des élus engagés en faveur de ce territoire – comme vous l'êtes, madame Park – face à la décision de mettre fin au projet EuropaCity.

Cette décision n'était pas facile ; elle a été prise après que l'ensemble des élus et des acteurs concernés ont été écoutés. EuropaCity n'offrait pas une réponse pertinente aux défis de l'est du Val-d'Oise, pas plus qu'il n'était cohérent avec notre engagement en faveur de la transition écologique. Celle-ci nécessite de faire des choix parfois difficiles mais cohérents. Or le projet EuropaCity relevait d'un modèle dépassé, qui ne répond plus aux aspirations de nos concitoyens.

M. Éric Straumann. De toute façon, ils achètent sur internet !

Mme Élisabeth Borne, ministre . La construction de centres commerciaux toujours plus vastes en périphérie des villes ne ferait qu'accroître la dépendance à la voiture. Avec ses 10 000 places de parking, EuropaCity aurait entraîné une augmentation du trafic automobile dans un secteur déjà saturé. Il impliquait l'artificialisation de 80 hectares de terres agricoles, dans une logique d'étalement urbain dont nous ne voulons plus. Pour autant, nous n'abandonnerons pas ce territoire. Je sais qu'EuropaCity avait suscité de nombreuses d'attentes, mais le territoire mérite mieux. Nous y travaillerons avec les acteurs économiques et les élus.

Enfin, je confirme que la desserte par la ligne 17 n'est pas remise en cause.

Madame la députée, je vous sais engagée en faveur de votre territoire, et je sais que vous serez force de proposition pour construire un projet à la hauteur des aspirations des Valdoisiens. Je le répète, l'État n'abandonnera pas ce territoire. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et MODEM.)